Au contraire d’Elle, parfaitement bilingue français et hollandais, à l’aise comme un poisson dans l’eau, visiblement ravie de LE guider...
... Pour une fois.
Contraint de suivre le mouvement plutôt que de l’impulser, Lui habituellement si bavard ronge son frein en l’écoutant discuter avec ce maître d’hôtel qui ne le voit même pas.
Vaguement agacé de se sentir "mis à l’écart" des choses et sentant bien que ça va durer tout le week-end, Il lui pince les fesses en douce pour la déconcentrer pendant qu'Elle parle... Sans broncher avec à peine une grimace vite réprimée, Elle poursuit la commande sans se retourner, toujours souriante, à destination de son interlocuteur.
Plutôt inhabituel et pas simple de se retrouver en terre inconnue, totalement dépendant d’Elle. À sa merci, pour une fois...
Du coup, au restaurant, commander sans passer par Elle devient impossible. Ses côtés protecteurs et maternels peuvent alors prendre le dessus… Et avec un plaisir suspect, Elle lui explique patiemment la composition des plats indiqués sur une carte rédigée sans le moindre mot de français, avant de commander pour eux deux dans ce dialecte guttural dont - passablement frustré - il ne comprend pas une miette...
Foutu pays, foutue langue… En plus aucun effort des autochtones pour causer en français. Langue pourtant frontalière.
Elle ne perd rien pour attendre.
Quelques menaces à voix basse pour la faire rougir…
... Et le dîner terminé, Il se lève avec ce petit sourire qu’Elle connaît bien désormais, annonciateur d’orage, de plaisirs sulfureux et claquants, pour l’entraîner, traversant la salle du restaurant en la tenant, main juste posée doucement comme un collier autour du cou pour la guider, reprenant sa place directive…
Rentrés dans leur chambre à l'étage, long baiser langoureux avant de l’attirer inexorablement vers ses genoux et de l'y faire basculer pour une brève claquée rageuse par-dessus son jean. La relever pour lui ordonner de se déculotter, sans discuter...
Silencieuse, le visage rouge et sans oser le regarder, les cheveux dans les yeux, Elle déboutonne rapidement son pantalon avant qu’Il ne la replace sur lui en la maintenant solidement...
C'est du sérieux. Elle paye pour ses petits sourires moqueurs... Et culotte illusoirement protectrice baissée très vite à mi-cuisses par ses soins, cette fessée magistrale promise qui résonne et emplit la chambre. La première de leur nouvelle rencontre..
- Très vite et très fort." lui avait-Il promis au dessert.
Elle avait acquiescé dans un souffle avant de passer à autre chose, comme si de rien n’était… Mais à présent qu'ils sont seuls, Il veut sentir la chaleur irradier de ses fesses lorsque ensuite Il la prendra par-derrière, en lui mordant le cou comme un matou le fait avec sa femelle, les hanches levées, hautes, sa croupe ronde en feu, marquée, rougie, bien haut dressée pour l’accueillir en Elle, "entre ses reins", chanterait Birkin.
- "Dans ton cul...", lui murmure-t-Il doucement à l’oreille, pour davantage la faire frémir et se cambrer… Il lui a interdit de faire d'aller faire pipi jusqu'à nouvel ordre lorsqu’Elle lui a demandé la permission !
- "Retiens-toi !", a-t-Il dit sèchement à la troisième tentative de le faire fléchir pendant le dîner. De retour dans la chambre, Elle n’a pas osé récidiver ni s’isoler dans la salle de bain attenante avant un signe de lui... qui ne vient pas !
Pourtant, Elle sait pertinemment que si Elle se laisse aller, rien ne pourra l’arrêter tant Elle a envie. Mais Elle se retient, douleur et plaisir mêlés comme toujours, comme à chaque fois…
Faire l’amour en ayant envie de pisser n'est qu'un infime détail de leur façon de faire, un truc vaguement dégoûtant qu’Elle n’aurait jamais imaginé érotiser avant Lui !
Mais depuis qu’ils en jouent un peu par hasard, Elle s'aperçoit avec surprise aimer cette contrainte: qu’Il l’oblige, malgré sa honte, à implorer son autorisation à chaque fois quElle doit se rendre aux toilettes. Et dire pourquoi elle y va...
Il a le pouvoir sur Elle, son corps, ses désirs et ses besoins. Elle en rougit. Mais continue, découvrant qu'Elle aime ÇA… Et de filer à la salle de bain sitôt qu'il l'y autorise. Enfin.
D'autant qu'au matin, Elle vit son "dernier Tango", Lui devenant un temps aussi imposant et exigeant que ne l'était Brando dans la terrible séquence du film de Bertolucci, après avoir écarté le plateau du petit déjeuner et lui avoir intimé l'ordre de venir s'allonger à plat ventre sur la moquette...
Subir ensuite l'intrusion, graissée, "beurrée" comme une tartine, envahie tout autant par sa queue que par le trouble, acte quasi-contraint bien qu'évidemment attendu et accepté pour se sentir à Lui... Plus encore.
Ils passent ensuite un long moment dans la baignoire, Elle collée à Lui, les yeux fermés et entourée de ses bras, encore submergée d'une honte excitante avec de plus, longtemps après qu'Il se soit retiré, l'impression terrible de le sentir encore enfoncé en Elle.
Ce qui durera le jour entier.
Le reste de la journée - consacré à la découverte de l'endroit et de son architecture - est juste une ballade très tendre, classique d'amoureux qui se promènent main dans la main, empreinte d'un romantisme lié au charme de la ville qui abrite leur nouvelle échappée...
Comme apaisé, Il la regarde demander des renseignements ou parler aux gens dans les boutiques et les endroits qu'ils visitent avec un petit sourire, cette fois plus du tout gêné par la barrière linguistique...
... Car Il sait que la nuit suivante, ils recommenceront à mêler à nouveau leurs désirs, sans frein...
Et qu'Il jouera encore avec plus de détermination et d'imagination à se venger de ses "frustrations" d'un jour...
Elle est d'accord.
"La pisseuse" © Pablo Picasso
8 commentaires:
On glisse petit à petit vers la contrainte, voilà un chemin très troublant. Il a ce pouvoir sur elle, et elle craque pour ça... moi aussi ;)
Elle est amoureuse. Ça permet toutes les audaces, au-delà de la curiosité et des fantasmes. Lui aussi... Du coup leurs chemins sont parallèles.
Mais c'est je vous le rappelle (et cet opus 3 encore plus que vous ne pourriez le penser) une histoire "rêvée"...
J'ai pas l'impression qu'on glisse vers la contrainte mais plutôt vers un accord tacite entre les deux protagonistes pour aller plus loin dans leurs envies à tous les deux. Ils se font confiance...
Tu ne te trompes pas Céline.
Bien entendu qu'il n'y a pas de "contrainte" au sens propre. Elle peut d'un regard ou d'un mot (et je ne parle pas d'un de ces ridicules "mots de passe" convenu avant) sortir du jeu, Il fait suffisamment attention à Elle pour ne jamais la "perdre de vue" au cours de leurs excès. Elle s'abandonne, mais lui contrôle tout le temps..
Et Il sait que leurs envies coïncident étroitement, qu'ils ont des enfers suffisamment proches pour ne pas glisser dans le quiproquo ou le "j'aime pas, mais je le fais pour lui faire plaisir..."
Ce qui serait sans intérêt...
en fermant les yeux je vois sa main se refermer autour de son cou... en collier d'amour.
Pour fermer, faut avoir une grande main et un petit cou, hein...
Là c'est juste comme... un "demi-anneau", on va dire. Je ne suis pas l'étrangleur de Boston, vous savez ?
Vous savez. Je sais...
vous? étrangleur?... je n'y songeais pas... alors... je sais... offrez-lui un vrai collier pour la guider...
Comme d'hab je trouve chez toi le petit détail qui tue: Je ne connaissais pas la "pisseuse" de Picasso, seulement ses dessins de
Guillaume Apollinaire qui vont encore plus loin dans ce sens.
Puis le Vondelpark à Amsterdam que j'aime beaucoup, mais que j'évite à cause d'une fréquentation pénible et harcelante.
Sinon pas de commentaire de moi style bateau:j'aime patati et patata. Je lu l'histoire en entier qui veut tout dire et pourtant je ne gagne pas mon temps au loto.
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