07 avril 2008

Mon bel amour, ma déchirure...

548 - C'est après avoir lu quelques scènes d'un récit envoyé par un membre dans la rubrique adéquate de Discipline Domestique que j'y ai repensé...

"Mon bel amour ma déchirure !"

Le titre est piqué chez Aragon. "Il n'y a pas d'amour heureux"... Tout est dit.

Côté cinoche, c'est un film sorti en 1987, réalisé par José Pinheiro et écrit par un Louis Calaferte dont on retrouve là sans surprise dans son scénario la plupart des obsessions sexuelles chères à l'Auteur de "la mécanique des femmes"...

... Soi disant "chef d'œuvre", un roman encensé - ou plutôt suite de nouvelles dont certaines font deux lignes - à mon sens davantage un fatras racoleur et cradingue de dégueulis morbides sur le sexe, la jouissance, le sperme et les putes.

Vision terriblement réduite où le plaisir, le rire, le bonheur sont absents pour laisser place au sordide permanent du cul.

Mais je ne sais peut-être pas lire.

Revenons au film. Bizarre, dérangeant, un peu vain, avec des scènes à la limite de la pornographie, parfois excitantes, presque à notre corps défendant, ça raconte l'histoire d'amour physique entre une jeune actrice sensible jouée par la jeune Catherine Wilkening et un garçon suicidaire, Patrick.

Ce dernier est interprété par un ex-boxeur, Stephane Ferrara, faux demi-sel mais vrai gueule de voyou gouailleur qui fut un temps la coqueluche du cinéma policier français avant de retomber dans l'oubli. Total...

Il doit bien tenir un bar-tabac ou une boîte de nuit quelque part... (en fait, non, il joue toujours...)

Devenu acteur, il tourna dans quelques long-métrages de ces années-là après avoir raccroché les gants. "Mon bel amour..." est son bâton de maréchal et son rôle le plus en vue.

Un résumé de l'affaire ? OK, vous l'aurez voulu:

"Catherine est heureuse: déjà actrice vedette d'une pièce de théâtre qui va partir en tournée, elle se voit en plus offrir un rôle dans un Shakespeare qui se monte...

Sortie prendre l'air, elle rencontre un inconnu, (le fameux) Patrick. Ils discutent et... il la viole sur le capot de sa voiture. (On y croit à mort... Déjà à ce stade du film, logiquement, les deux tiers des spectateurs sont sortis de la salle...)

Restée seule à la fin d'une représentation en province, elle le retrouve. Ils font l'amour sur la scène déserte. (hautement plausible, il la viole, du coup elle tombe amoureuse...) Il la ramène à l'hôtel où l'attend son ami.

Le lendemain, Catherine (qui en tient quand même une couche, vous avouerez !) le cherche et découvre son hôtel. Resté goguenard debout sur la pas de porte en l'empêchant d'entrer tout de suite, il lui ordonne de se déshabiller dans le couloir. Elle commence à se dénuder devant lui, impassible. Humiliée, blessée, elle s'enfuit en courant. (C'est LA scène du film, assez troublante, je l'avoue... C'est aussi ce qui est évoqué par le récit vu sur DD)

Elle cherche à le joindre par téléphone, sans succès. (Oui, parce qu'en plus elle est un peu con, j'avais oublié de vous dire. Ou maso, ou les deux. Je sais, l'auteur vous dira que c'est juste un comportement romantique...

Le romantisme ne permet pas toutes les saloperies non plus...)

Alors elle prétexte une proposition de rôle pour revenir à Paris. Mais Patrick est parti gagner de l'argent avec ses muscles. Elle lui donne rendez-vous à La Rochelle pour la dernière représentation. Il la rejoint et ils passent quelques jours entre leur chambre et les plages. (en fait il passe son temps à la sauter, se foutre de sa gueule et la resauter. je dois pas être assez "romantique" pour comprendre le principe...)

De retour dans la capitale, Catherine commence les répétitions de son Shakespeare. Patrick continue sa vie trouble.

Un soir où il est de service d'ordre dans un concert de rock, elle l'accompagne et veut faire l'amour au milieu des spectateurs. Une bagarre les interrompt. Catherine se glisse dans les toilettes et se laisse prendre par un inconnu. (là ça devient juste n'importe quoi... mais au point ouù on en est, pourquoi pas, hein...)

Quand Patrick lui demande d'habiter chez elle, elle refuse. Elle ne veut pas qu'il dérange son univers de fille sage. (En fait, elle commence juste à piger que le gus est un sale con. Nous, enfin les deux qui restent dans la salle, ça fait un moment qu'on l'a compris...)

Les répétitions l'angoissent. Le metteur en scène refuse son interprétation. Un soir de crise, alors que le spectacle risque d'être annulé, ses amis l'aident à travailler. La première est un succès. Patrick la rejoint. Elle veut le mettre dehors, il la bat ! (c'est toujours par romantisme, hein...)

Le lendemain, il l'accompagne au théâtre, elle maintient son refus. Il l'enlève. Sur l'autoroute, il accélère, provoque un accident. Catherine s'en sort. (ouf... Bon, lui il meurt, mais comme c'est un salaud, c'est bien fait...)

Le laissant inanimé, elle arrive à temps pour la levée de rideau..." (Et c'est le générique de fin. Je réveille ma voisine et on sort un peu sonnés... le résumé, je l'ai piqué sur le net, les commentaires en rouge sont de moi, mais vous l'aviez compris)

Ensuite, on n'a plus revu pendant des années Catherine Wilkening.

Trop impliquée dans un rôle de personnage portant son propre nom en plus, au cœur de ce film casse-gueule qui aurait pu ruiner sa carrière, un peu comme Maria Schneider dans "le dernier tango..." évoqué il y a quelques posts, la jeune femme a eu du mal à émerger...

Et puis ouf, non, elle s'en est sortie. C'est une magnifique actrice. Et pour ceux qui veulent savoir à quoi elle ressemble "de nos jours", c'est elle qui joue la femme de Lavoine, dans "le coeur des hommes". 1 et 2...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

felicitaton pour les commentaires liés au résumé!
j'ai bien ri !

lou

Erik A. a dit…

Pour rire davantage, il faudrait voir le film...

C'est certainement un navet, mais il y a quelques scènes à sauver quand même dont le fameux strip-tease dans le couloir...

Catherine Wilkening est une excellente actrice par ailleurs. Fallait le jouer, ce rôle-là...