549 - "Magistrale", comme dans les livres du siècle dernier, illustrés par Louis Malteste. Et comme promis, Il ne lui a pas lâché la main... Au propre comme au figuré.
Il est parti. Essoufflée par les heures passées ensemble comme volées au temps, Elle refait le film, sans cesse.
Toujours trop court, mais tellement dense...
Il avait dit cette seconde fois "magistrale", la voulait courageuse et jusqu'au-boutiste, craignant de la voir reculer devant l'obstacle ou la trouille, fameuses "chocottes" évoquées par deux SMS successifs et impatients qu'Elle lui envoie, une heure avant son arrivée...
Il ne leur faut que quelques secondes pour se reconquérir, se humer, s'embrasser et se sentir légers enfin, lorsqu'ils se retrouvent sur la petite place ensoleillée en fin d'après-midi.
- "T'es où ? J'te vois pas..."
- "Mais je suis là, j'arrive ! Juste derrière toi..."
- "Derrière moi ? Déjà ?" Magie du portable... Il l'entend éclater d'un rire joyeux, complice, un peu grivois. Elle aime les images, les mots et leurs corps-à-corps...
Enlacés et seuls au monde. Les gens heureux n'ont pas d'histoire... Voire ?
Les autres passent autour deux, indifférents à tant de bonheur toujours un peu agaçant vu de l'extérieur, tandis qu'Il lui prend la tête dans les mains pour voir son sourire, palper son émotion, humer son parfum, le cœur battant à tout rompre.
Elle est là, Elle est venue...
- "T'es là ! J'suis contente..."
Encore pas mal de kilomètres à faire, mais Il voulait l'avoir avec lui pour la fin du voyage...
D'où la gare où Il la retrouve au passage, étape de retrouvailles avant de remonter en voiture après une courte promenade en ville bras dessus-bras dessous pour finir les deux dernières heures de route ensemble.
C'est là qu'ils commenceront à se retrouver vraiment en se parlant sans cesse, tendrement, joyeusement, en dépit de quelques secondes de trouble aussi parfois, assis côte à côte...
C'est lui qui conduit. Il l'écoute, Il parle, regarde la route qui défile, parfois tourne son sourire vers Elle qui ne le quitte presque pas des yeux...
Ils ont choisi ensemble mais à distance par le net l'endroit qui va abriter leurs jeux troubles, leurs plaisirs et leurs amours, petit hôtel dans la montagne, douillet et isolé. Les derniers kilomètres dans la nuit qui est tombée si vite sont un peu fastidieux, le temps passe et la route Lui semble interminable, désormais.
Bien sûr, ils vont bien finir par arriver, mais Il craint aussi (foutue province) que le restaurant ne serve plus et ce premier dîner en tête-à-tête est pourtant primordial pour reprendre leur histoire commune en douceur... Il fait partie de ces gens qui ont besoin de temps pour ré-installer les choses.
Elle le sait, le sent, le calme, le rassure. Ils ont le temps. Avec Elle, rien n'est grave, sa présence est douce, apaisante.
Enfin, il coupe le moteur devant l'hôtel qu'ils ont fini par dénicher, non sans mal au sortir de la ville... Il est 21 heures, il fait nuit noire. Mais ils ont téléphoné en route, à quelques encablures du nid, on les attend et le dîner tant attendu va avoir lieu, après un rapide passage dans la chambre réservée pour les deux prochaines nuits...
Il reprend des couleurs, d'un coup.
Chambre douillette, salle de bain avec une baignoire jacuzzi, propice aux ébats libertins... Tout va bien, mais vite à table maintenant, parce qu'ils meurent de faim...
Alors qu'Elle croit - douce naïve - au vu de leur arrivée tardive et de la fatigue lue dans son visage défait qu'ils vont aller dîner sans passer par la case fessée, repoussée à après, Il l'enlace et s'empare soudain d'Elle sans crier gare...
Débouclant d'une main le ceinturon de la jeune femme sans même lui ôter sa veste, Il s'impose, tout en la regardant bien droit dans les yeux... Face à lui, Elle détourne le regard, déjà dans l'histoire, et les yeux clos, le souffle court, presque oppressée. Vite, la délivrance ! S'il te plaît !
Étonnant comme la fatigue de son Homme s'est effacée d'un coup ! Son sourire tendre devenu carnassier, Il prend déjà son pouvoir, de façon inattendue et absolument pas préméditée. Il vient de décider de la fesser là, tout de suite, d'un coup, alors que lui aussi croyait repousser les festivités à plus tard...
Le coeur qui bat... Autant pour Lui que pour Elle. Mais toute à ses sensations, le sait-elle seulement ? Peu importe. Ils auront le temps d'en parler plus tard, de "débriefer"...
Car Il a VRAIMENT faim maintenant. D'Elle, tout autant que de bonne chère... Le dîner attendra !
Il l'attire vers lui, descend prestement le jean et s'assied sur le lit, l'entraînant sur ses genoux. Il la dispose tranquillement, posément, sans un mot, puis lui baisse la culotte, découvrant ses fesses nues.
Elle ne s'y attendait guère... Pas plus qu'à l'énergie des claques qu'Il lui assène sur son cul, comme pour la "reprendre en main" pour de bon. Lui montrer à qui elle est. Bref, mais plutôt fort.
Une bonne fessée... La première des trois jours.
Puis, Il la reculotte lui-même alors qu'Elle se réfugie dans ses bras, assise sur ses genoux et les bras autour de son cou, envahie par l'émotion et le trouble, tout en lui disant avec douceur à l'oreille:
- "Là, ma puce. C'est fini... Pour le moment. Allons dîner à présent !"
(à suivre...)
15 commentaires:
Récemment, sur un autre espace que ton blog tu m'as dit : "Tu dessines bien, tu écris bien, tu fesses bien si j'en crois Karencita... T'es chiant !... "
J'ai apprécié ce rude compliment à sa juste valeur... Mais je te le retourne.
Tu dessines bien, ( pas assez de fessées mais c'est une autre affaire ) tu écris bien aussi et j'aime beaucoup ton présent récit ( imaginé ou nourri de souvenirs ?... )
Et je crois que tu dois être un bon fesseur, ça se sent...
Egalité, amigo...
W.
J'aime ce moment où toi tu décides qu'il est l'heure de remettre les choses à leur place, et la surprise que tu assènes à ta partenaire, un moment si troublant...Une histoire si riche en émotions, qu'on ne peut attendre que la suite...
je reprendrais bien un deuxième apéritif... et aussi un dessert. J'ai faim!
Merci Waldo...
Et merci Line. Il y a évidemment une suite.
J'aimerais inciter la part féminine de cette séquence à écrire "sa" version. Mais au final, je vais m'y coller puisque... Ce n'est une "histoire rêvée"...
"Là, ma puce, c'est fini... Pour le moment, viens, allons dîner à présent!"
POUR LE MOMENT : Que de promesses pour la suite du récit, que j'attends avec grande impatience.
Bravo! très bien écrit Stan.
Lilou
@ Lilou: Merci. même sans smileys, les choses passent bien, hein ?
@ bébé: on n'en est qu'au début. (de l'histoire) Il y a encore matière à raconter, vous verrez. Certaines autres choses resteront dans l'ombre parce qu'elles n'ont pas encore été vécues, ou sont au final trop personnelles, s'éloignant de ce que je veux raconter ici...
Racontez encore et encore, Stan, j'adore vos histoires. Je veux bien connaître la suite. Ne nous laissez pas languir. Pas trop longtemps...
Magistrale.....
ça me laisse encore toute chose, il y a des mots comme ça qui ont une certaine résonance...
Oui, Stan, meme sans smiley : J'avoue que ton récit est sublime.
Pas besoin d'images pour appuyer, les images sont dans ma tete en te lisant (LOL) C'est terrible! Je ne peux m'en empecher.... (CLIN D'OEIL)
Bisous (smack)
Lilou (petit ange)
On s'y croirait... Elle doit vivre des émotions bien grisantes... et Lui des troubles enivrants... J'espère qu'ils ne traîneront pas trop à table !
Baby et Bébé. Eh bien, c'est un vrai jardin d'enfant, une garderie, ici...
Je vais reprendre mon rôle de BaBysitter ?
@ Chère Baby, tiens, du coup: pas d'inquiétudes mademoiselle, ils ne se sont pas attardés à table plus que de raison, vous verrez. La suite vous plaira, je crois.
Ravi de constater que vous aussi semblez apprécier, bien qu'à distance, mes petites histoires "rêvées"...
Magistral... Ca m'intrigue, je crois même que ca me fait peur.
Joli rêve...
Il ne faut pas avoir peur plus que de raison... C'est important d'en jouer, de frémir "délicieusement", de serrer les fesses en entendant le mot (avant d'ensuite les desserrer le cas échéant) mais pas question d'éprouver cette "vraie peur" une panique viscérale qui annihilerait tout.
Bref utiliser cette "peur" comme motivation me paraît salutaire,(tout comme on pourrait le faire avec la honte, selon ses envies, par exemple) l'éprouver vraiment à en pleurer de trouille non souhaitée n'est pas dans mon schéma de pensée.
Ne jamais oublier que pour moi, ça reste un jeu consenti entre amants qui s'estiment...
Et je suis sûr que si Elle existe, Elle pense pareil.
très belle histoire Stan....j'attends la suite avec impatience!
Eh bien ça arrive, Tessa...
Je "livre" par épisodes, la deuxième fournée arrive vite, c'est promis. (elle est écrite, je cherche juste de quoi l'illustrer !)
... Il y en aura 4.
Et ensuite, ce sera "troisième rencontre" entre Elle et Lui... Mais c'est une autre histoire, plus tard...
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