30 novembre 2008

Il aurait fallu, sans doute... (5)

815 - OK, leur week-end n'a pas été très concluant.

Elle lui a fait un bisou impersonnel sur la joue, l'a remercié sans plus et - son sac de voyage sur l'épaule - a disparu sous le porche de son immeuble sans se retourner...

Il ne sait pas plus au retour de ce court séjour à Étretat et après l'avoir déposé devant chez elle, si elle daignera un jour répondre à son amour unilatéral. Car elle ne lui a pas donné le moindre signe ni la plus petite raison d'espérer quoi que ce soit, malgré quelques allusions de sa part, restées lettre morte...

Mais il est têtu et croit dur comme fer que cette fille ne peut pas ne pas se rendre compte de ses qualités et de ce qu'il pourrait lui apporter, pour peu qu'elle lève ses "défenses immunitaires"...

Donc, malgré les conseils avisés de certains de ses amis qui ne supportent pas de le voir bouche bée devant une fille si indifférente, il persiste et signe. Tôt ou tard, elle succombera à ses charmes. C'est écrit...

- "De toute façon, vous pouvez pas comprendre !"

C'est sûr, ils ont du mal...

La vie reprend, le travail aussi.

Au fil des semaines suivantes, ils se croisent quand il vient livrer ses pages. Elle lève les yeux au ciel, avec un sourire presque complice en le voyant comme d'habitude faire son numéro avec les secrétaires du rez-de-chaussée et Cathy la petite standardiste de l'accueil qui le dévore des yeux (et le grignotera d'ailleurs en vrai quelques mois plus tard, mais c'est une autre histoire...) à chaque fois qu'il arrive...

Il ne tique pas quand elle lui demande ingénument de lui offrir des boucles d'oreilles en diamants, alors qu'il veut savoir ce qui lui ferait plaisir. Lui pensait plus à un disque, un livre ou éventuellement (soyons fous !) un sac...

... Et il achète. L'équivalent d'un mois de salaire. (Il est bien payé...)

Il ne tique pas quand en se promenant rue du Faubourg Saint-Honoré, ils entrent dans une boutique de fourrures qui liquide son stock où elle se choisira en minaudant une veste en renard argenté...

... Qu'il paye avec un enthousiasme surprenant, signant sans broncher un chèque correspondant cette fois à quatre mois de son salaire d'alors ! Et toujours en échange de rien d'autre que quelques sorties et des bisous chastes sur la joue... Si encore elle couchait ! Mais bernique... Rien de rien à l'horizon.

"Blessée par les hommes", la belle excuse qui dure, l'alibi qui persiste...

- "Je sais, laisse-moi le temps..." dit-elle en lui mettant un doigt sur la bouche pour le faire taire quand il devient un peu pressant et fait mine de se lasser.

Alors il s'excuse... Et patiente. L'idiot croit encore qu'en lui offrant ces trucs, elle va forcément se rendre compte qu'elle l'aime...

Il tique quand même un peu le jour où elle lui demande... qu'il mette à son nom sa voiture qu'elle la trouve très à son goût... C'est juste la première fois qu'il se rend compte confusément qu'en fait, c'est peut-être lui qui est en train de se faire mettre. (à suivre)

20 commentaires:

Anonyme a dit…

Il met du temps pour réagir ton personnage, même amoureux...
C'est de la concombre attitude là.

J'ai changé d'avis...mais colle lui donc cette fessée!!!

Erik A. a dit…

@ Rose: il ne vous a pas échappé que le titre est "il AURAIT fallu, sans doute..."

C'est le récit d'une initiation...

Anonyme a dit…

Moi dans ce cas là, ce n'est pas aux femmes que j'en veux, c'est plutôt aux hommes....Mine de rien, elle y va à fond dans la garce attitude, elle cherche tes limites et toi.....tu te laisses mener par le bout du nez....C'est tellement énorme que çà en est grotesque mais bon, tu ne savais pas... tu n'avais pas suffisamment d'expérience...
Je me souviens d'une discussion sur DD à ce sujet à propos d'un livre "Les hommes préfèrent les garces", tu ne supportais pas les garces, je comprends mieux... alors petite question...Si çà t'arrivait maintenant ce genre d'aventure, que la fille t'excite à mort, que tu la veux ( donc, ne me réponds pas d'un ton blasé que tu fuirais hein ?), qu'est-ce que tu ferais dis-moi Stan ?

Erik A. a dit…

@ Panaché: globalement d'accord pour le "grotesque", mais attendez la conclusion, j'y ferai mon rapport de stage "garce".

Aucun danger que ça m'arrive maintenant. Vraiment. "Fuir" n'est pas le mot. "Éviter", plutôt...

Anonyme a dit…

Voilà-t-y pas que la garce se révèle vénale de surcroît! Heureusement qu'il a un éclair de lucidité...
Hardi, moussaillon, tu vas sortir du pot-au-noir d'une manière ou d'une autre!

Anonyme a dit…

Nous nous vouvoyons dorénavant E ? Ou tu parles à tous ;)

Pana pourquoi en vouloir à un homme ? Parce qu'il ne sait pas se faire respecter ? Que ce soit à 20 ou à 60 il y a des personnes qui n'arriveront jamais à imposer des limites aux autres et à qui pour d'autres c'est quelque chose de naturel.
Parfois c'est une question d'experience et d'autres fois tout simplement de caractère. Homme ou femme d'ailleurs.

On peut avoir du mal à l'accepter quand on est à l'opposé. On peut en vouloir à la personne mais ça reste bien inutile car au final c'est juste "comme ça".

"Bon" et "Bête" ça commence par la même lettre selon l'adage... A savoir si, ce qu'il signifie, est une vérité absolue.

Anonyme a dit…

Il aurait fallu sans doute...une bonne fessée. Qui ne viendra peut être pas mais qui du coup a peut être été le déclancheur pour celles à venir?

Cette garce est vénale, en effet, je ne me compare plus du tout à elle. Je n'étais qu'une "petite garce". Pas une vraie de vraie.

Pour reprendre ce que tu dis panaché quand tu dis "les hommes préfèrent les garces", je crois tout simplement à une époque de notre vie on était plus attiré par des êtres qui semblaient être "au dessus" de nous. Même si c'était illusoire. Comme si le fait que cela ne tombait pas tout cuit dans la main, cela prenait de la valeur...même si ce jeu fini par lasser, en fin de compte...et c'est tant mieux. La fin idéale à ce genre d'histoire pour moi, ce serait un revirement complet de la situation. Que les yeux de cet homme se détourne de cette garce pour s'attarder sur ceux qui sont fixés sur lui depuis quelques temps...et que du coup ceux de cette belle salope commence à trouver de l'intérêt pour cet homme qu'elle a malmené. Une "Lune de fiel" en fin de compte.

Mais bon...voyons où E nous emmène.

Erik A. a dit…

@ Rose: c'est un vous de circonstance, comme ces animateurs télé qui tutoient dans la vie leurs invités mais les vouvoient sur le plateau...

Erik A. a dit…

Amoureuse connait la vie... Il y a dans sa conclusion sur le "regard de celles qu'on ne voit pas " une fin en soi...

Il ne vous a pas échappé que la petite Cathy... Mais il faut que je termine mon histoire.

Anonyme a dit…

J'aime bien dire "vous". Surtout quand il y a des affinités. C'est un charmant paradoxe. Plus je m'approche, plus j'aime le vous. Un temps.

Anonyme a dit…

Pas d'accord pour la fessée,ça risquerait de la faire jouir et cette petite garce ne le mérite pas.

Anonyme a dit…

guigus: et en plus, elle serait capable de s'en remettre "à la justice de not' pays", et c'est là que ça craint!

Anonyme a dit…

Personnellement je pense que les rapports de séduction passent aussi par le rapport de force, la confrontation, la femme attend beaucoup d'un homme, elle attend qu'il prenne les rênes et fera tout pour lui donner les moyens de les prendre.... mais bien sûr, ce n'est que mon opinion personnelle, je ne connais pas bien la vie, je débute, excuse-moi Stan ou plutôt pardonnez-moi Mr E. puisque le vous est de rigueur sur le blog.

Erik A. a dit…

@ Panaché:je ne partage pas du tout cette façon de voir, je fonctionne en terme de complémentarité et d'équité avec les femmes.

Je ne me sens pas "supérieur", ni inférieur non plus d'alleurs, avec une égalité totale, même si bien entendu il y a quelques "différences" tangibles entre homme et femme...

Les jeux sexuels, dont la fessée, dans lesquels chacun joue de façon complice en s'abandonnant à ses envies avant de se "retrouver" constituent une variante mais en aucun cas je n'imposerais mes désirs dans ce domaine à qui que ce soit de "force"...

Anonyme a dit…

Mais Stan, tu ne crois donc pas que la garce joue alors ? Moi je suis persuadée que si.....

Erik A. a dit…

Si, sans doute. Je vois ce que tu veux dire. Mais pour jouer il faut être deux. Il y a probablement des hommes à qui ça plaît, évidemment.

Mais en l'occurrence, on est plus dans cette histoire précise quasiment dans un contexte d'extorsion de fonds.

Anonyme a dit…

Une relation épanouissante ne recherche pas le rapport de force à mon sens...sauf si quelque chose se joue, qui nous dépasse. J'ai l'impression que tu recherches les limites de l'autre pour découvrir tes propres contours psychiques. Comme si pour toi, l'homme qui en vaut la peine c'est celui qui arrivera à te dompter (dans tous les domaines ?).

Mais je me trompe peut être. Il fût un temps j'ai cru que c'est cela dont j'avais besoin. Aujourd'hui, en dehors du jeu défini, en dehors de cette complicité sexuelle où je peux prendre du plaisir à me soumettre, je n'accepterai absolument pas qu'un homme me dirige ou m'impose sa volonté au détriment de la mienne. Je me soumet donc par ma volonté et mon envie de l'être. Qui tient les rênes ? Ce que vous dites Stan sur la relation entre l'homme et la femme, j'y adhère à cent pour cent.

Anonyme a dit…

Mais...
Savez vous que les punitions
Ne s’adressent pas qu’aux filles…
Du plaisir dans la soumission
Au fondement de la famille…

Etienne

Tes jolies petites fesses
N’ont pas pu se retenir
L’a fallu qu’elles m’agressent
Et ma main a du partir

Tes rondeurs en haut de cuisses
Sont tremblantes et colorées
Bien serrées pour qu’ell’ ne puissent
Pour l’instant se séparer

Le final se met en forme
Mais ne te retournes pas
Tes cris doux me rendant forts me
Font passer pour ton papa

L’ascension est à son comble
Seule ma tête le sait
Le secret qui nous rassemble
L’homme e(s)t la femme inversé(s)

La chair enfin se relâche
Le terrain est prêt Paré
Chacun s’attelle à sa tâche
La mienne est dans la tienne

Anonyme a dit…

Amoureuse, pas forcément à me "dompter",je n'aime pas ce mot, mais à me connaître... Savoir qu'il sait, quel plaisir Amoureuse....
Quand je parle de "prendre les rênes", c'est savoir me diriger, me guider, pas m'écraser....Tu me fais rire, tu dois bien te douter que je ne suis pas, mais alors pas du tout du genre à me soumettre.....allez...fin de la minute psy...
Kayreland, merci pour ce très beau texte...
Stan, désolée d'avoir pollué ton sujet....

Erik A. a dit…

@Panaché: aucune pollution. Ici aussi les règles sont arbitraires puisque c'est moi qui les impose mais ce ne sont pas les mêmes.

Loin s'en faut.

Et à la différence de ceux qui s'arrogent des droits sur un espace dont ils détiennent juste les clés par procuration et utilisent les ciseaux d'Anastasie, ce blog est mien.