08 août 2009

Rendre la parole aux filles...

1145 - "Honza málem králem"...

En voilà un titre. Je ne sais pas ce que ça veut dire, j'enquête.

Honza
, apparemment, c'est le héros.

(avec un traducteur tchèque>français, on obtient un
"Jeannot presque roi" collant assez avec la suite. C'est littéral, évidemment...)

C'est un long-métrage tchécoslovaque de 1976, rareté en provenance directe des productions cinématographiques inconnues tournée à l'Est avec des acteurs tout aussi anonymes pour nous-autres.

Chross ou Fence en ont déjà parlé, en leur temps.

Ce film de Borivoj Zeman réalisé de l'autre côté du Rideau de fer ne nous est pas arrivé traduit...

Vous pouvez le charger ici, ou là avec des sous-titres, si le cœur vous en dit.

Dans cet extrait, excessivement kitsch, montrant la cour réunie assistant à la fessée publique de la fille du monarque administrée par son prétendant, on pourrait presque voir une adaptation des fameuses "Infortunes..." d'Anne Rice dont je vous ai déjà touché un mot à travers mes fiches de lectures, pour donner mes "essentiels" il y a quelques années...

Les trois tomes de "the claiming of Sleeping Beauty" sont une sorte de version SM trash du célèbre conte de Perrault... Mais les livres ont été écrits bien plus tard chronologiquement parlant...

"Nous débutons donc notre périple au royaume de la luxure lors du réveil de la Belle par son Prince. A un détail près cependant que cette fois-ci, ce ne sera pas un chaste baiser qui la remettra sur pied après cent ans passés dans un profond sommeil, mais une initiation en bonne et due forme.

Le prince va donc l'initier aux "plaisirs" de l'amour, mais surtout aux "délices" de la domination et de la douleur. Les fessées commencent et croyez-moi, en trois tomes, vous allez en avoir pour votre argent ! (Quoique la répétition gâche l'effet, c'est bien connu)"

Et c'est bien vu...

Bruno Bettelheim dans sa "Psychanalyse des contes de fées" voyait dans le conte un processus initiatique pour préparer les petites filles aux changements qui les attendent.

Et donc selon lui, "en dépit de l'attention des parents et les dons prodigués par ses marraines, la petite fille est frappée dès le berceau, c'est-à-dire dès sa naissance, par la malédiction qui s'accomplira à son adolescence.

Cette malédiction, marquée par le sang qui coule (une allusion à l'arrivée du cycle menstruel) a une origine ancestrale, symbolisée par la vieillesse de Carabosse. S'en suit un repli sur soi (un sommeil de cent ans) et une forêt de ronces qui ne se lèvera qu'à l'arrivée du Prince Charmant, le seul à trouver la voie, à lever les obstacles et sortir la princesse de son sommeil grâce au baiser de l'amour.

Le prince n'est en fait qu'une figure accessoire, la trame du conte mettant en scène les diverses phases de la vie d'une femme: l'enfance, l'adolescence et la jeunesse représentée par la princesse, la mère représentant l'âge adulte, la fécondité et la grossesse, et la vieillesse incarnée par la Fée Carabosse..."

Bon. Admettons. Tout ça, c'est dans Wikipédia...

Revenons à Honza... L'acteur, c'est Jirí Korn.

L'ami Chross qui l'a vu un matin sur une chaîne allemande nous raconte:

"Ouf, ça y est, j'ai compris enfin le sens de cette scène pour le moins étrange quand on ne connait pas l'histoire. Car pourquoi le roi est-il si heureux de voir sa fille ainsi fessée en public devant une foule en délire qui hurle et applaudit ?

Tout simplement parce que la demoiselle devenue soudain muette, ne parlait plus depuis des années, rendant le roi son père totalement désespéré...

Plus tôt dans le film, Honza embrasse la princesse qui se met à hurler ! Mais lorsque le héros raconte à tout le monde qu'il a guéri la belle et que désormais elle parle, celle-ci évidemment, ne pipe mot...

Honza
est condamné à mort pour outrage ! (Car ça ne rigole pas, au Royaume...)

Mais comme il n'y a rien de mieux qu'une bonne fessée pour rendre la voix aux filles, le garçon, malin, utilise cet astucieux moyen pour prouver ses dires devant le roi et le peuple..."

On notera avec amusement que lors d'une interview au sujet de ce film, l'actrice qui joue la princesse, une dénommée Jorga Kotrbová, pas encore 30 ans lors du tournage, a raconté en souriant que comme la scène nécessita plusieurs prises et que l'acteur y allait de bon cœur, ses pauvres fesses étaient brûlantes et couvertes de bleus à la fin de la journée...


12 commentaires:

janebella a dit…

le plus excitant est qu'elle perd sa couronne... pour les fans d'humiliation, il n'y a pas mieux.

Ana a dit…

"Honza málem králem"
d'après google "John(?) presque roi"
cela ne semble pas incongru donc pourquoi pas ?

C'est vrai que l'explication aide beaucoup à comprendre la vidéo (même si ca reste kitsh !)

Merci de nous l'avoir fait partager

Ana

Apsara a dit…

Psychanalyse des contes de fées, ce bouquin est une vrai petite perle !
Je ne sais plus qui disait "c'est dans les contes que l'on trouve la vérité, pas dans les livres d'histoire"
C'est une approche interessante de la psy féminine qui explique très bien le conditionnement fait par les contes dans l'enfance. Jai été nourrie par les contes et j'en lis encore..alors forcement j'adore !
Comment ça, le prince charmant l'existe pas...on nous fait croire aussi que sans lui on ne se réveillerait pas...on nous fourre plein de conneries dans le crâne, pis débrouille toi avec ça ma grande...Bienvenue dans la vie !

Stan/E. a dit…

Tiens, si on veut poursuivre, j'en causais là de la mère Rice. Non, ce n'est pas la maîtresse d'Uncle Ben's, au passage !

Ellie C. a dit…

J'ai lu le premier volume, sur les conseils d'un très gentil Monsieur,... eeeeeeeeeeeeeeeeeeet comme il m'avait prévenu de l'effet répétitif à la longue, je fais une pause avant de lire le deuxième, parce que quand même j'aimerai bien un jour savoir la suite... :)
Il y a quand même dans le premier volume quelques idées assez surprenantes et quelques scènes assez fantastiques !

Ellie C. a dit…

La maitresse d'Uncle Ben's, tsss tsss. Uncle Ben's préfère les garçons, Stan... !

Emma a dit…

La suite , c'est de pire en pire!!!
Y a pas une once de romantisme , là dedans!
Elle a dû écrire ça au plus noir d'une déprime , c'est sûr!:-(

Stan/E. a dit…

Comment ça, "Uncle Ben's préfère les garçons" ? D'où tenez-vous cette info sulfureuse, nom d'une pipe ? Je n'ai jamais rien vu de tel nulle part depuis que je mange du riz. Au début, c'était un peu l'oncle Tom sans la case, et puis on était très autant en emporte le vent dans les pubs télé...

Depuis il est devenu pédé Tonton ? Tata, alors ? Mince... Du coup me voilà en train de faire des vannes à la Ruquier...

Stan/E. a dit…

Un jour, Miss Kate qui de temps en temps m'achète un livre m'a offert le coffret avec les trois tomes.Passé les cent premières pages, j'ai eu l'impression d'une bouillie avec les mêmes ingrédients outranciers.

L'auteur aurait pu concentrer les chose davantage. Parce que l'idée iconoclaste est rigolote, mais au bout d'un moment, la surprise passée, ça tourne en rond

... et ron petit patapon.

Emma a dit…

Ellie délire (2 mots qui vont bien ensemble) Elle a dû encore se shooter au révélateur photo!
Maintenant que je sais ça, y a plus rien qui m'étonne.

Non , je rigole , Ellie , j'aime bien quand tu délires:D

Ellie C. a dit…

et ron et ron à petits pas tapons ! Je sais je l'ai déja faite celle là... mais ou ? prrr

Ellie C. a dit…

Tu veux parler de la salade autour du riz, Emma...? Oui c'était un shoot au révélateur !:D