C'est toujours étonnant de lire les compte-rendus des faits divers d'antan, principalement la manière dont c'est relaté. On osait des trucs que le politiquement correct actuel n'autoriserait plus.
Encore que...
Bref, retour sur les chiens écrasés des années 50...
J'en ai trouvé un, croustillant. Mais difficile après ça pour les protagonistes de faire comme si de rien n'était et qu'on a été la vedette affichée dans le journal...
Surtout si c'est écrit en gros caractère: "The spanked wife never loved her husband !"...
La salope.
Va-t-en acheter ton pain ou faire tes courses de façon anonyme dans ton bled, après ça. On imagine les sous-entendus, les apartés l'air de rien et les sourires en coin en voyant apparaître Madame... La honte, quoi !
Donc, pendant quelques jours au cours de l'année 1958, Herne Bay aura été le centre du petit monde de la fessée.
Oui, la paisible petit ville d'Herne Bay dans le Kent, une sorte de Menton british, plus connue pour son nombre de retraités au mètre carré, la population étant à 70% âgée de plus de 65 ans.
Retour en 1958, avec un scandale local mettant en scène un couple de propriétaires d'un pub nommé le Wheatsheaf. Ces gens se retrouvent au tribunal pour divorcer...
L'épouse plaignante, une certaine Norita Clements, âgée de 36 ans au moment des faits, une ex-danseuse de l'E.N.S.A. (organisme qui distrayait les troupes lors de la seconde guerre mondiale) accuse son mari John Clements, 42 ans, ex-officier de la RAF, de "cruauté et de mauvais traitements envers elle"...
Le traitement en question, c'est d'avoir été fessée en trois occasions...
Et suffisamment fermement pour la faire pleurer, larmes de douleur plus que de honte...
Pour sa défense, le mari outragé prétendit que sa femme - qui ne montrait que peu d'empressement à son encontre depuis leur nuit de noce dans des... chambres séparées (!) - "donnait de son temps à d'autres hommes" , en clair qu'elle était frigide avec son époux mais un peu trop proche de certains clients du pub.
Des choses se seraient passées pendant qu'il récupérait d'une dépression dans une clinique des environs... Il avait même trouvé une lettre compromettante dans laquelle elle disait en gros "mais qu'est-ce qui m'arrive pour agir comme si les neuf ans passés (son mariage) n'avaient pas existé ?"
L'apprenant, le brave John laissa ses bonnes manières et son flegme britannique de côté pour "agir en homme", exactement comme dans ces films des années 50, en offrant à sa femme infidèle un aller-simple en travers de ses genoux jusqu'aux larmes.
Mais en dépit de cette première fessée, Norita récidiva et repassa du coup deux autres fois sur les genoux de son mari, fesses à l'air.
Le juge des affaires matrimoniales (un homme...) ne trouva pas à y redire, justifiant une punition - méritée selon lui - motivée par l'attitude indigne de l'épouse infidèle, déboutée de sa plainte pour mauvais traitement !
L'article donne pas mal de détails... En anglais.
The Wheatsheaf pub existe toujours, situé à l'extérieur de Herne Bay dans un endroit nommé Swalecliffe.
Et depuis cette histoire de divorce pas comme les autres de 1958, il est d'usage d'y dire: "bottoms up !" avant de lever le coude pour descendre sa pinte de bière...
Photo: Robert Hutton fessant Joan Leslie
6 commentaires:
En même temps , pourquoi n'est-elle pas partie après la première fois?
A croire que ça ne lui déplaisait pas tant que ça.
Si vous lisez l'anglais, on comprend surtout qu'après s'être rencontrés quand elle avait 18 ans, en pleine guerre, le beau pilote de la RAF et la jeune danseuse ont mal vieilli. Une auberge dans un coin paumé, et une épouse qui se fait chier, troublée par d'autres hommes plus séduisants que le mari qu'elle ne connait que trop et qui ne la fait plus rêver. Du tout. Une histoire banale.
Des gens qui passent leur nuit de noce dans des chambres séparées, déjà...
Pour la fessée le fait d'en causer devant la justice est assez curieux mais j'imagine que c'était un prétexte de sa part pour le faire passer pour un salaud pervers. (va savoir ?) Alors qu'il n'était jamais qu'un mari cocu...
cette histoire me fait penser à "les amants du Tage": le mari soldat qui revient sauf de la guerre pour trouver sa femme dans les bras d'un autre:il a tué l'épouse infidèle et pas l'amant. et a été aquitté par la justice.
Alors , une fessée à côté de ça, même multipliée par 3 , y a pas de quoi en faire toute une histoire... bon , je dis ça...
J'aime bien comment vous prenez la défense de cette dame infidèle. Pour ma part, je ne sais trop qu'en penser. A cette époque, le divorce n'était pas aisé ici mais nous sommes en Angleterre. Ils ont des moeurs bizarres dans ce pays (private joke)... alors, allez savoir !
La honte est un sentiment très particulier. On peut la rechercher ou la subir, pour s'y perdre ou pour s'afranchir.
B
Chère B, je ne sais qu'en penser non plus, j'avais 2 ans et je ne m'en souviens pas. Disons que je fais le cynique mais que si ça se trouve ce type était un salaud épris de boisson et madame une romantique éperdue aimant les couchers de soleil...
De toute façon, quand je sens la vraie contrainte, je débranche un peu. Je n'aime que le partage et les fessées que je donne, il faut qu'Elle en ait envie avant...
c'est vrai , j'ai un peu de mal avec les gens "infidèles". Peuvent pas partir, non , plutôt que tromper? Mais , c'est vrai aussi que c'était une autre époque où les femmes n'étaient pas indépendantes comme maintenant , ou le divorce par consentement mutuel n'existait pas et où il fallait absolument salir l'autre... triste !
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