30 mai 2010

Folies fessées...

1702 - On trouve parfois des trucs rigolos dans les journaux...

Comme l'histoire de Lydia Lova.

C'est le nom de scène de Lydia Danuta de Lipski, danseuse des Folies Bergère d'origine polonaise qui fut aussi une véritable héroïne de la Résistance dans le réseau dirigé par son propre père.

Arrêtée à dix-sept ans par la Gestapo en 1941, Lydia fut ensuite déportée à Ravensbrück, quatre années d'horreur dans les camps avant la libération par les soldats Américains.

Le destin est parfois curieux, une fois sortie des camps de la mort, la demoiselle a la plastique plutôt avantageuse pour l'époque et qui dans son enfance avait fait de la danse classique à Varsovie se retrouve danseuse nue à plumes aux Folies Bergère, fameux cabaret parisien...

Les années passent, la belle Lydia danse dans diverses revues des Folies, elle a 35 ans. Elle vient - récompense méritée pous ses faits d'armes durant la guerre - d'obtenir la Légion d'Honneur en décembre 1959, quelques jours plus tôt !

Reconnaissance nationale évidemment méritée, s'ajoutant à la Croix de Guerre avec étoile de bronze remise par le Général en 1945 (selon l'article anglais, mais je ne la trouve pas dans la base de recensement. Pseudonyme ?), mais qui fait grincer quelques dents quand même. Sa loge est remplie de photos d'elle avec la glorieuse décoration épinglée sur son corsage, elle ne parle que de ça à ses collègues, et les exploits des autres, à force, ça énerve...

Au point qu'un certain Jean (ou Lionel) Lesage qui travaille aux Folies lui aussi (et selon quelques sources aurait été son petit ami de l'époque), excédé de l'entendre se vanter pour la énième fois avec "ses histoires de guerre, de déportation et de décoration", se lâcha au point de lui flanquer une bonne fessée en travers de ses genoux devant tout le monde dans la cantine du music-hall.

Chaude ambiance. Plainte, procès...

Accident du travail ?

L'avocat de la demoiselle déclara que les claques avaient été si fortes lors de la correction administrée en public que la demoiselle humiliée avait conservé des marques de doigts sur les fesses rendant tout à fait impossible son apparition sur scène dans le show "danseuses nues" plus de trois jours durant...

Le fesseur Lesage fut condamné à payer une amende d'un montant absolument ridicule au titre des dommages et intérêts. L'histoire ne dit pas s'ils restèrent intimes ensuite...

Je vous propose les coupures de presse d'époque, décembre 59, publiées en Angleterre et retrouvées grâce à Martyn, un internaute...

PS: comme je suis curieux, j'ai évidemment cherché Lydia dans la liste Leonore qui recense les récipiendaires de la décoration, mais je n'ai pas trouvé à ce nom, ni en élargissant les recherches... J'ai trouvé mon grand-père, par contre. Mais ce n'est pas le sujet, hein...

La base de donnée n'est pas complète, moins de la moitié des 400 000 "légionnaires" depuis la création de l'Ordre est numérisée et archivée, le doute subsiste. En plus si ça se trouve, c'est une autre décoration qu'elle a reçue, notre pays n'en manque pas...

Pas trouvé non plus d'article en français et peu de chose sur l'héroïne évoquée, pas plus que sur la danseuse dans les archives du music-hall... Ça se passait vers la fin des années 50...

1 commentaire:

So a dit…

Une fessée donnée à main nue qui laisse des marques pendant 3 jours ?! Et n'allez pas me dire, face à mon scepticisme, que seules les petites natures n'obtiennent pas ce résultat, hein !