06 juillet 2011

Z'avez pas vu Mirza ?

2407 - "Adultes consentants !"

Elle m'avait expliqué au téléphone en riant presque: "si tu veux que j'y croie et que je m'abandonne vraiment, il faudra me bander les yeux. Si je croise ton regard, j'ai bien peur que le fou-rire ne l'emporte."

J'avais poursuivi, sans relever... Et emmené avec moi au jour-dit un de ces masques en tissu retenu par deux bandes élastiques qu'on trouve à bord des long-courriers, dans des petites trousses siglées avec le logo de la compagnie...

Dans l'avion, je ne l'avais pas utilisé, mais là, ça semblait plus facile que de prendre un foulard pour lui masquer le regard. Et puis, je savais aussi trouver chez elle une laisse et un collier qui avaient appartenu à un gros chien ayant terminé sa vie de quadrupède tristement sous les roues d'un camion, deux ans plus tôt.

Elle avait conservé les accessoires de Méphisto dans un tiroir où elle rangeait ses clés, dans un petit meuble de l'entrée, sans se douter qu'ils pouvaient servir à un tout autre usage, plus trouble.

Je lui ai demandé de laisser la porte ouverte et de m'attendre, à genoux dans le salon, avec le bandeau sur les yeux. Pas de dress code, à elle de voir.

C'est moi qui ai vu.

Poussant la porte d'entrée de l'appartement entrebâillée à l'heure dite, dans la résidence endormie, je suis entré à pas de loup avant de refermer. C'est au claquement sourd du lourd battant blindé, serrure à trois points, se refermant qu'elle a sursauté.

"Euh... C'est toi, dis ?"... Je n'ai pas répondu tout de suite, attendant qu'elle répète la question d'un ton un peu voilé, comme enroué, avant que d'un mot bref je ne la rassure à voix basse, momentanément.

Au milieu du salon, la belle était à genoux sur un tapis persan, nue et les yeux celés, comme exigé. Elle avait aussi bouclé le collier autour de son cou et posé la laisse à mousqueton à portée de main, bien en vue.

Et détail ultime, en plus du coussin de soie noire utilisé pour protéger ses genoux, il y en avait un second à côté d'elle sur lequel était déposée une cravache, comme pour mieux présenter ce fin serpent de cuir appartenant à sa fille, adolescente un brin rebelle et cavalière assidue...

4 commentaires:

So a dit…

Alors là !!!
Si perso ça me parle, VOUS, j'ai un mal de chien, euhhh de chienne, à vous imaginer entrer dans ce jeu ! Déjà, rien qu'à voir comment vous titrez, on vous sent vous marrer.
Alors, cap ou pas cap d'être un bon maître pour Mirza, hein ?! L'avez promenée en laisse à vos côtés, fait monter les marches, cravachée... Eclat de rire !
N'empèche que c'est encore et toujours tellement bien écrit...

Stan/E. a dit…

Il n'y a pas grand chose de plus à en dire, c'est un "instant", rien de plus... Oui, je ne suis pas très promenade en laisse et pipi dans le square en levant la patte, mais il peut arriver que soudain on franchisse une barrière et qu'on se lance dans des trucs... Qui vous échappent un peu.

Un pari, une envie, le désir de l'instant... Qui sait. J'ai une tenté un blind date assez surprenant, et je n'ai pas recommencé, même si ouf, c'était pas mal et la fille jolie.

Le Propriétaire de N. a dit…

Rentrer dans une chambre et trouver ainsi une belle femme, quel merveilleux fantasme .. que je n'ai personnellement jamais réalisé ... aussi je vous jalouse un peu beaucoup.

Stan/E. a dit…

Il ne faut pas se "jalouser", on a tous nos moments, qui peuvent différer ou se rejoindre. Il me semble à vous lire que vous ne manquez pas d'instants troubles que bien des gens pourraient vous envier...

Pour le regard, je trouve cette vidéo très érotique, en fixant juste les yeux de la demoiselle, on arrive à ressentir les choses et "comprendre" le trouble envahissant...