Quitte pour la peur. Et une bonne fessée.
Le sommaire du "Petit Journal Illustré" précisait que la robuste femme est passée à l'acte, après avoir sauvé de justesse de l'accident une jeune cycliste écervelée traversant la voie à vélo alors que le passage à niveau était baissé... Un fait divers authentique.
L'honnête travailleuse infligea ensuite à la petite Parisienne de sa main calleuse d'ouvrière une copieuse fessée bien méritée que l'illustrateur de 1928 - dont je ne sais pas le nom - n'a pas souhaitée déculottée, évidemment...
Dommage !
Voici le texte de l'article paru à l'époque:
Une garde-barrière qui sauve et qui corrige !
“Cette petite aventure, qui faillit être dramatique et ne reste qu'amusante, s'est passée dans le département des Ardennes. Une jeune et charmante employée de dix-huit ans se promenait à bicyclette, quand elle arriva au passage à niveau d'Autry. Les barrières étaient fermées, mais la jeune fille ne voulut pas attendre et bicyclette à la main, prétendit traverser la voie.
- “Ne passez pas, mademoiselle !“ lui dit la garde-barrière, brave femme et solide gaillarde. “Le train arrive !“
- “Je passerai…“ répliqua avec effronterie la jeune cycliste. Disant ces mots, elle se disposa à traverser la voie pour gagner le portillon de la deuxième barrière. L'express arrivait. C'était la mort pour la jeune fille...
La garde-barrière, risquant sa vie s'élança sur l'imprudente et n'eut que le temps de la saisir à bras-le-corps au moment où, sans ce secours, elle allait être happée par la locomotive ! Le train passa.
- “Maintenant, entrez à la maison…“ dit la garde-barrière. “Je pourrais faire un rapport et vous faire intenter un procès. Mais comme j'ai probablement l’âge de votre mère, je vais agir comme certainement elle agirait…“
La jeune fille sans méfiance et toute émue encore suivit celle qui venait de la sauver.
Or, à peine sur le seuil de la maisonnette, la garde-barrière empoigna l'imprudente cycliste et lui administra, comme à une enfant désobéissante, une admirable fessée. Honteuse et confuse, mais tout de même reconnaissante, la jeune fille promit d'être plus prudente à l'avenir…“
Image et Texte © le Petit Journal Illustré n°1972 - 1928
6 commentaires:
Bonjour Stan,
Belle trouvaille! Bravo pour ce travail de Bénédictin !!
Le ''petit Journal" de cette époque est un peu comme le magazine
"Détective" d'aujourd'hui : il relate quasiment que les faits tragiques .
Belle illustration toujours "réussie".
Le dessin n'est pas signé et il n'a aucun style particulier très reconnaissable. Je pense qu'il s'agit d'une sorte de gravure aquarellée ou une lithographie (?).
Dans le bleu du ciel, on peut lire de droite à gauche, comme dans un effet miroir; le mot: "TRICOT". Mais ça ne nous avance pas pour trouver l'auteur de ce dessin colorié. Qu'en pensez- vous ?
Charles.
Le "Petit Journal Illustré" n'étant pas : "La Vie Parisienne", le sexy de la situation n'est pas aussi évident !... On imagine la même scène illustrée par Chéri Hérouard... Qui l'a d'ailleurs peut-être fait, tant ce thème a été abondamment inspirateur. On comprend ça, hein !...
Voilà qui vient sans doute du scan et de la minceur du papier journal de l’époque au faible grammage, permettant de lire en transparence ce qu'il y avait sur la page 2.
Ah, Hérouard... Nous en sommes fans, bien entendu !
She needs a good whipping!
J'ai appris que ma belle-mère, jeune, avait été emmenée "au poste" suite à une imprudence: à 15 ans, elle était montée dans la voiture d'un petit con à peine plus âgé qu'elle (États-Unis, conduite à 16 ans) qui avait eu un accident. Peut-être avait-il bu. Toujours est-il qu'elle s'est pris un "paddling" par sa mère après que celle-ci l'ait eu récupérée.
Un peu plus difficile de visualiser une employée prenant en quelque sorte la loi entre ses mains et fessant une usagère...
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