25 janvier 2015

De bien cuisants souvenirs...

3157 - "Naissance d'un fantasme ?"

Sait-on seulement dater nos souvenirs avec précision, sans enjoliver, cinquante ans plus tard ?

J'ai le sentiment que mes désirs les plus intimes, notamment ceux qui sont liés à la fessée, viennent de ma prime jeunesse. L'Américaine Kelly Payne m'a confié lors d'un déjeuner au soleil parisien il y a quelques mois que pour elle aussi, se souvenant d'un petit voisin fessé déculotté par sa mère dans un jardin attenant à sa maison de Long Island. La scène a marqué son esprit pour toujours en orientant sa sexualité alors qu'elle n'avait pas huit ans.

Un moment déterminant pour la suite...

Question de génération. Enfant dans les années 60, époque au cours de laquelle on ne parlait pas de "ces choses-là", je n'ai que tardivement (à seize ans largement révolus) pris conscience de ce qu'était le sexe, mettant enfin un nom sur ce qui m'excitait plus jeune, sans que je connaisse les termes ni la signification des choses... Je comprenais juste confusément que c'était "sale". Et surtout interdit...

"Masturbation" est un mot que j'ai découvert des années après en avoir tant fait usage, sans connaître le terme. Des litres de sperme répandus sur les draps et dans mes pantalons de pyjama dans l'angoisse d'être anormal de me frotter le bas-ventre de cette façon qui faisait venir un plaisir trouble et mouillé... Sensation de commettre une abomination, un péché qui ne disait pas son nom, avec de mauvaises pensées qu'il me faudrait narrer à confesse...

C'est pour ça que depuis je dors nu. Phobie de ces putains de pyjamas...

Des scènes troubles (enfin, décryptées comme telles) de la Comtesse de Ségur, des punitions méritées où je n'avais pas le meilleur rôle (encore qu'il faut s'entendre: qu'est-ce qui est mieux ? Fesser, ou être fessé ?) ont longtemps été dans mes pensées, avec une culpabilité accentuée par le fait de n'en pouvoir parler à personne...

Alors ce dessin de Red Rump, il me parle, lui... Lié au souvenir précis d'une punition (très méritée avec le recul) dans un home d'enfants du Valais Suisse au cours des grandes vacances de 66 ou 67... La poigne de la directrice corrigeant le môme dissipé que j'étais alors et qui l'avait provoquée dans le dortoir malgré trois sommations. Une Suisse-Allemande à la poigne robuste !

Ouille, m'en souviens encore, tiens...

Rien ne se crée, tout se transforme, il paraît ?
Dessin © RR

5 commentaires:

Charles a dit…

Bonsoir Stan,

Avant tout : Bonne année 2015 avec un peu de retard ! Sorry !
Comme beaucoup de fétichistes de la fessée, notre évènement déclencheur remonte souvent à notre prime jeunesse.
Personnellement, c'est d'avoir assisté à la fessée d'un camarade en classe de CP, à l' Hiver 1973 pour cause de bavardage après maintes mises en garde de notre institutrice remplaçante (la nôtre était grippée).
Ce fut la seule fois . Puis tout c'est "endormi" jusqu'à l'adolescence, époque des premiers émois envers les filles et... les femmes d'âge mûr.
Evoquer la Comtesse de Ségur m'a fait sourire. Un de ses romans- "Un bon petit diable" (1865)- avait réveillé mon "fantasme de fessée". Je m'imaginais grondé et fessé pour une pécadille par une voisine de mes parents, robuste femme de la campagne , mère de 8 enfants.
Comme je le dis souvent, les émotions de cette période de notre vie et même plus jeune conditionnent durablement nos futures relations avec le monde des adultes et le choix de nos partenaires. Et les conséquences de notre éducation reçue de nos parents n'y sont pas étrangères non plus, bien sûr: politesse, obéissance, travail, respect. Principes simples de cette époque qui manquent cruellement parfois aujourd'hui. Mais tout évolue... Charles

Pecan nutjob a dit…

En ce qui me concerne, je suis plus jeune que vous, j'ai grandi dans les années 70, mais j'ai été élevé surtout par ma mère, qui sur bon nombre de sujets agissait "à l'ancienne".

Vous évoquez la masturbation... quel drame ça a été quand ma maman, déboulant dans ma chambre sans prévenir, comme a son habitude, m'a vu le pénis dans la main! Interrogatoire si j'avais vu des gens qui m'avaient appris cela (je crois qu'elle avait peur que je ne sois embarqué par des "pédérastes" comme on disait à l'époque), et recommandations confuses. Je crois qu'elle n'a pas osé franchement me dire de ne plus le faire mais qu'elle désapprouvait fortement. Drame renouvelé lors de scènes similaires à l'adolescence.

Pour la fessée, c'est bien simple: en cas de trop mauvais comportement, notre maman nous donnait la fessée, et si elle avait le temps et la possibilité, elle s'isolait avec le coupable pour la donner déculottée. Donc pour moi c'est associé au souvenir d'être dans la chambre de mes parents, basculé sur les genoux de ma mère assise sur le lit, pantalon et slip ou pyjama baissé. Ce n'est pas que cela arrivait souvent, mais ce n'était pas non plus rare.

Mon imaginaire a également été nourri de confidences familiales. Ainsi j'ai appris que ma mère avait, dans sa jeunesse, subi le martinet... et que sa sœur l'employait sur mes cousins. Heureusement pour moi ma mère, malgré quelques menaces, n'en a jamais acheté.

Il ne me semble pas avoir vu de fessée déculottée (à part les miennes), même si j'ai entendu des "bandes sons"!

Ce n'est que plus tard, disons vers 16 ans, que j'ai ressenti l'envie d'être "pris en main par une gouvernante" et que l'idée de recevoir une fessée déculottée par une dame plus âgée (pas ma mère... disons une sorte de gouvernante) m'est apparue attrayante.

Hélas, ce fantasme était inavouable à mes "petites amies"... j'ai bien tenté quelques allusions mais sans succès.

Charles a dit…

Bonjour Mr Pécan,

Vous évoquez très justement ce moment de "plaisir solitaire" comme on disait à l'époque. A la maison, les revues coquines n'avaient officiellement pas droit de cité. Mais ma maman n'était pas dupe mais, me jugeant trop jeune pour "courir les filles", elle m'autorisait à feuilleter ses catalogues de modes style La Redoute ou 3 Suisses ou Daxon pour "mon éducation intime". Et je suis devenu "fétichiste de mode ".Les femmes professeurs de mon Collège alimentèrent mes fantasmes de fessées en m' imaginant en "cours particuliers " sous leur baguettes ou dans le rôle de préceptrice/gouvernante sous la surveillance bienveillante de ma maman.
Cependant, si l'on ne parvient pas rencontrer des partenaires sensibles à notre "fantasme de fessées" avec lesquelles on puisse le faire partager , on peut se sentir assez seul et ce "manque" peut perturber les relations intimes.
Question autorité parentale, c'est ma maman qui l'exerçait , en raison de l'absence répétée de mon père pour son travail. De caractère "Mère-poule, très aimante mais un brin autoritaire, elle nous fessait en cas d'insolence ou de mauvaise notes en classe. Le martinet était accroché derrière la porte de la cuisine, entre son tablier et l'Almanach des Postes mais elle nous en menaçait sans passer à l'acte, son attitude étant déjà assez dissuasive.
A cette époque, malgré l'ambiance très "post -1968", certaines habitudes d'éducation étaient restées bien ancrées dans la majorité des foyers de ces années 1970, à en juger par les "confidences" de mes camarades de classe. Mais qui s'en plaignait ? Cela semblait admis dans la société familiale. C'était une autre époque. Charles.

Stan/E. a dit…

Bon les amis, certes tout ça est certes très intéressant, mais prenons garde à ce que cette évocation intime ne transforme pas le blog en annexe de Lambercier non plus...

Même si je vois dans vos commentaires d'intéressantes questions à soulever sur nos émois respectifs, ne perdons pas de vue l’essentiel, à savoir une fois assimilée la naissance du fantasme comme évoqué, un accomplissement en temps qu'adulte dans un cadre de jeux consentants et consentis.

Unknown a dit…

Oui, des souvenirs d'autres, de moi et cette braise tout au fond du bas ventre qui réclame de revenir sur le cuisant et qui devient petit à petit flamme provocant le désir de s'y brûler et d'en jouir.