10 octobre 2006

Aaron Hawks, dandy déjanté...

Un univers totalement décalé, un esthétisme calculé et des cadrages très travaillés dans un format carré…

Le jeune photographe américain Aaron Hawks est un drôle de bonhomme...

Sur la photo ci-contre il se met en scène lui-même, dans un look très "Superman avant transformation" (Clark Kent, quoi...) en train de fesser copieusement cette jeune modèle qui hurle, promptement balancée toute nue en travers de ses genoux.

Notez sur une seconde image, prise le même jour mais avec la modèle un peu plus "habillée" (!), les élégants fixe-chaussettes assez kitsch de ce garçon qui a gardé de surcroît son noeud (papillon) bien placé...

Des images que vous trouverez ici, sur son site. Plus quelques autres pour illustrer ma découverte du jour en faisant partager ses recherches artistiques. D'étonnantes photos que j'ai regroupées ci-dessous dans deux montages aléatoires, sans grand rapport celles-là avec les troubles de la fessée, mais bien déjantées tout de même...

Éclairages travaillés à l’excès, décors déstructurés et attitudes des modèles posants pour lui devant son objectif acéré plus que sophistiquées...


Vous l'aurez probablement compris à me lire, j’aime beaucoup !

Particulièrement comme cette étrange image sur laquelle le même Aaron boit son café tranquillement, toujours tiré à quatre épingles, tout en examinant froidement l'arrière-train de cette jeune personne liée dos à lui dans une posture plus qu'étrange et provocante...

... Semblant s'interroger visiblement sur ce qu'il va bien pouvoir en faire au bout du compte.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

…sans grand rapport celles-là avec le trouble de la fessée, mais bien déjantées tout de même…

Allons, allons,

mon cher e,

ne serais-tu pas au courrant que la fessée n’est pas un fantasme isolée et aléatoire, mais appartient à une grande famille de fantasmes qui prennent tous origine au même stade de développement psychique et affectif.

Il s’agit de l’élaboration du concept amour- haine dans l’esprit de l’enfant, en sachant que la haine soit bien antérieure à l’amour qui s’apprend rien que des années plus tard par maturation de l’esprit.

L’éducation à la propreté est la première contrainte réelle que le petit enfant aborde dans sa vie. Il en va de soi que sa position envers ses éducateurs qui veulent le priver d’un plaisir se manifeste par une violente haine qu’il tente à exprimer et dans ce sens en parle de la phase sadico-anale.

Ce sadisme est alors lié directement à la jouissance physique et correspond plus à un désir d’activité et de contrôle du corps qu’à l’interprétation caricaturale de ce terme (notons : masochisme= position passive).

La phase sadico-anale est la période des opposés, du premier refus de la contrainte mettant en scène sous une forme troublante des couples antagonistes : propre/sale, ordre/désordre, obéissance/rébellion, détail/ensemble création/destruction.

Je n’ai aucun mal à m’y reconnaître dans ce concept, autant pour mon approche intellectuelle que émotive/jouissive à la vie.


C’est la phase déterminante où se constituent le goût pour le savoir et le goût de créer avec ses mains, donc la base pour les futurs intellectuels et artistes.

Nous ne pouvons devenir savant, philosophe, religieux ou artiste (selon la conception freudienne) si notre solution personnelle à cette phase passe plus par la sublimation que par l’intégration.

C’est pour cette raison que les intellectuels ont attaqués Freud parce que la désignation « sadico anal sublimé » ne leur convient pas.

Pourtant la plupart entre eux se réclament hégélien dans le sens que le brave Hegel considère philosophie, religion et art comme des expressions les hautes et précieuses de l’esprit humain.

Je me suis perdue, encore une fois de plus, dans mon goût pour le détail. Décidément, je suis trop sadico-anale, version fille à ma façon personnelle.

isa

Anonyme a dit…

J’ai oublié de donner mon appréciation personnelle à l’œuvre d’Aaron Hawks.

L’esthétisme est indéniable et me rappelle trop le trip de mon homme : dernier tango à paris.

Lui aussi semble se délecter de ce genre d’univers, sans toute fois aller aussi loin dans le sordide que Hawks.

Au fil de notre couple je suis passée « grâce à E » dans d’innombrables lieux délabrés, le plus souvent heureusement que pour quelques jours.

Il n’y avait que son équipement de peinture, un matelas par terre et un camping gaz pour faire la cuisine et…

…moi, contrastant par mes allures et tenues toujours soignés au maximum.
Pas facile de rester bcbg quand il n’y que de l’eau froide pour se laver et une saleté omniprésente.

Alors Hawks, on devrait l’interdire, pour ne pas donner des idées aux autres hommes.


« …semblant s’interroger visiblement sur ce qu’il va bien pouvoir en faire au bout du compte. »

Eh ben, c’est ça l’érotisme vue par moi. Que va-t-il faire de moi au bout du compte ? Tout le trouble se trouve dans la situation attente et mon imagination fait le reste.

isa

Anonyme a dit…

Cher Stan,

Voici peu, tu m'as demandé ce que je pensais de ta dernière - une de tes dernières - découvertes sur la toile, Aaron Hawks. Cela me plaît bien, mais je ne suis pas persuadé qu'un bouquin de 300 pages de ce garçon ne me filerait pas une overdose... Ce qui en fait le premier intérêt c'est la nouveauté, l'inhabituel, plutôt, tant au niveau de ses sujets que de la technique employée - que je n'ai pas encore vraiment cernée, au demeurant, mais cela n'intéresserait que les techniciens.

L'humour décalé, le côté crade soigneusement agencé et esthétisé par un travail particulier de la couleur, ( travail de studio, semble-t-il ), cela m'évoque le Tim Burton de " Beatle Juice " , ou certains merveilleux délires bordeliques graphiques de Will Elder dans "Little Anny Fanny"... Et j'aime assez cela.

Bien sûr, il ne s'agit pas ici d'érotisme "vrai", alors qu'on sait bien - moi le premier même si je lutte contre ( ! ) - que l'humour ne fait pas bon ménage avec l'excitatoire; il ne suffit pas non plus de représenter une dame dans sa nudité la plus crue, la plus intime, pour provoquer une réaction érotique chez le spectateur ( trice ). De même, la photo dans laquelle il se met en scène fessant une jeune et jolie personne, n'est pas plus convaincante que les innombrables cartes postales du genre qui florissaient dans les années 1900... Et je pense bien que c'est délibéré de sa part. Il aborde le thème "fessée", parce que c'est à la mode et aussi très ancré dans la culture américaine, mais il évite soigneusement de s'impliquer en utilisant le biais de l'humour, de la parodie. Aucun rapport avec Newton, évidemment, mais je trouve encore ici une distance par rapport au sujet... Cette fois, sans la froideur! Et puis zut, comment peut-on avoir à ce point la tronche de Clark Kent, personnage anti-bandant s'il en est, ou anti-mouillant?!... Pardon, c'est vrai, il m'arrive d'oublier que je ne pense pas forcément comme une femme...

Cela dit, j'adore la photo noir et blanc de la fille qui se répand de sa baignoire...

W.

Erik A. a dit…

cher Waldo, nous sommes bien d'accord. Les puritains US ont tellement peur de leurs pulsions qu'ils sont obligés d'utiliser l'humour (!) pour aborder la chose...

Et j'aime la baignoire moi aussi...