15 octobre 2006

Trois lignes, quelques mots…

Bientôt la sortie de la Môme, film d’Olivier Dahan consacré à la vie de Piaf, dans lequel Marion Cotillard incarne une Edith époustouflante.

Edith Piaf, la "môme moineau" appartient qu’on le veuille ou non à notre mémoire collective.

Mais je n’arrive toujours pas à savoir si j’aime ou non ses chansons, ou si elles me parlent simplement parce que je me rappelle les avoir entendues à un moment donné, dans ma petite enfance, comme un fond sonore à mes propres images. Et que du coup elles me confrontent à mon passé lointain, me ramenant bien des années en arrière…

Notre vie est ponctuée de chansons. Celles-là ou d’autres… Pour moi, les Beatles, les Bee Gees, Joe Cocker, Claude François, MoustakiAznavour. Et des milliers d’autres...

J’étais très petit quand elle est morte, à quelques semaines de distance avec le président Kennedy tombant sous les balles d'Oswald, mais la dame est une intemporelle sans doute, ce qui fait qu’encore aujourd’hui, "l’hymne à l’amour", "Milord", "la foule" ou encore "je ne regrette rien" me donnent la chair de poule rien qu’à en entendre les premières mesures…


Vers 1970, est paru un livre de la collection "Vécu" de Robert Laffont, sobrement intitulé Piaf, et écrit par sa demi sœur Momone. Je l’ai dévoré, et je me souviens d’un passage troublant pour mes treize ans d’alors, qui m’ont prouvé qu’à ma grande surprise les punitions apparemment réservées aux enfants pouvaient encore parfois s’appliquer aux adultes…

Piaf est une enfant de la rue, sa cadette et frangine Simone Berteaut l’a accompagnée durant sa carrière des années durant, dans ses joies comme dans ses peines. Et c’est ce livre précisément qui me l’a fait découvrir. Rien ne nous est épargné… Ses amours, ses drames, sa grandeur et sa déchéance…

Pendant l'Occupation (entre 1940 et 1944), elle eut une liaison avec Paul Meurisse, acteur et séducteur plutôt volage…

Ce dernier qui prétendait lui être fidèle avait en parallèle une maîtresse cachée, qu’il continuait à fréquenter… Assidûment !

Quand elle l'apprend, Piaf folle de rage décide illico de faire une descente chez sa rivale pour vérifier de visu et monte une véritable "expédition punitive". Pendant la guerre, la Môme est déjà une vedette, une célébrité, mais n’oublie jamais qu’elle vient de la rue. Un milieu où on ne s’en laisse pas compter et où les comptes se règlent à l’ancienne sans prendre de gants.

Du coup, ni une ni deux, accompagnée de la fidèle Simone toujours sur les bons coups, elle sonne chez la fille qui lui ouvre en pyjama, ne se méfiant pas. Bien mal lui en prend…

Après quelques insultes bien senties entre les trois femmes, la situation s’envenime soudain et à bout de patience, Piaf balance une paire de claques à l’impudente arrogante qui n'a même pas la présence d'esprit de nier et tombe sur son lit, suffoquée et les larmes aux yeux…

Momone raconte alors assez fière: "Nous avions retourné la malheureuse… Je lui maintenais les poignets pendant qu’Edith lui flanquait une bonne fessée…"

Je vous jure que ces lignes que je cite de mémoire et cette image brutalement sensuelle de deux filles en empoignant une troisième me sont restées en tête des années durant….

Trois lignes au plus et quelques mots… La rivale fessée par une femme en colère, c’est Gervaise au lavoir, dans une terrifiante et violente scène du livre de Zola ensuite porté à l’écran et qui traîne sur le net…

Mais malheureusement, il n'y a aucune photo de la Môme en train de corriger vertement une rivale pendant l'Occupation... Et je doute que Dahan en ait fait une scène de son long métrage...

PS: photos du film "la Môme", Marion Cotillard incarne Piaf.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Rires !!!! Ha ça alors ! C'est très bien raconté ! Et même dans la colère bien décrite, je ne sais pourquoi la scène me donne envie de rire, un vrai bon rire. J'imagine en effet ces deux femmes, l'une rageuse et l'autre en alliance, venant faire une descente pour déculotter la rivale. J'aime beaucoup cette anecdote du Piaf frappeur ! : -)

Erik A. a dit…

Oui, elle me revient comme ça... Je l'ai citée de mémoire, mais j'en garantis la provenance...

Si quelqu'un a le livre, qu'il vérifie et nous envoie le texte exact...

La face cachée de la vedette...

Anonyme a dit…

L'anecdote est sexy à souhait, mais pour une fois je pose une question sérieuse : pourquoi une femme jalouse punit sa rivale plutôt que son mec ? Je n'ai jamais compris cela ...

Anonyme a dit…

Parce que c'est toujours la femme responsable dans ces cas là et que l'homme prends rarement ses responsabilités, d'ailleurs je serai curieuse de voir comment il a réagi le fiancé... oui il faudrait la suite de l'histoire voir si la leçon a porté ou non...

Erik A. a dit…

Le "fiancé" d'alors d'Edith (Paul Meurisse) a été comme le sont souvent les hommes, lâche et lamentable. Mon "sexe" ne sort pas grandi de cette histoire précise (sans jeu de mots...)

- "Paulo" (l'acteur du "Monocle" et des "Diaboliques" pour ceux qui ne le remettent pas physiquement) s'est déballonné.

- La pauvre fille vigoureusement fessée par sa rivale à gardé le lit pendant huit jours, honteuse et ridiCULisée, étant de plus l'objet des gorges chaudes du Tout-Paris qui s'est bien moqué d'elle... Y'avait pas "Voici", dommage pour les images.

Bref, conclusion, l'amant s'en est prudemment lavé les mains, se mettant aux abonnés absents pour les deux, du coup, et on est passé à autre chose.

- Pour info, Piaf s'est quand même faite larguer quelques temps plus tard, sous prétexte (pas faux) de jalousie maladive."

Anonyme a dit…

Bonjour e

Encore une fois de plus, tu as réussi à me troubler par tes histoires et anecdotes.

Amuser et distraire les filles est un art qui se perd chez les messieurs.

Merci pour cet îlot amusant et plaisant qui est ton blog.

isa

Erik A. a dit…

oui, je crois qu'elle faisait 1m48 tout au plus. Mais Momone était plus costaud. Et puis c'est sa version, l'autre ne s'en est pas vantée, tu penses bien...