24 avril 2010

Un goût de noisetier...

1640 - "Une petite balade en forêt, chérie ?"

J'aime assez m'y promener en sachant qu'il peut se passer des choses...

Pourtant parfois, l'émotion tient à un acte manqué. Enfin à une non-fessée, en l'occurrence...

J'ai déjà raconté ici comment le simple fait d'en parler à Patricia avait créé chez elle un émoi qui dura le temps d'un voyage retour entre Paris et Étretat...

200 kilomètres de réflexion et "d'angoisse", quand même...

C'est vrai aussi, j'avoue, qu'il m'arrive parfois de regretter un peu de ne pas l'avoir fait "en vrai", finalement. Et de l'avoir laissé mariner puis rentrer chez papa et maman sans lui avoir marqué les fesses une bonne fois...

Mais il se peut quand même que l'évocation d'une fessée soit parfois plus troublante que l'acte en lui-même.

J'aimerais bien votre avis là-dessus...

6 commentaires:

cheyenne a dit…

C'est délicat,
J'aime l'imaginaire si habile à tout rendre beau.
Mais même si l'évocation d'une non fessée, attendue et espérée peut laisser place au trouble..., vivre ce moment si majestueux et être transporté par l'osmose de l'instant ne laisse pas les mêmes souvenirs profondément ancrés en nous.

Et la donner ou la recevoir si l'envie est là bien entenndu (car si l'un doute c'est l'échec qui peut être cuisant) évite d'avoir des regrets ensuite.

Stan/E. a dit…

@ Cheyenne: Oui tout à fait d'accord, "l'échec peut être cuisant". Voire même démobilisateur. Il arrive aussi que le fantasme ne trouve plus sa source.

Jusqu'à disparaitre de nos disques durs, je ne crois pas, mais momentanément, sûrement. Sur des périodes plus ou moins longue. Une sorte d'hibernation provisoire.

Pour mieux revenir ensuite, parce que c'est en général profondément ancré en nous. Encré même.

Et cet instant d'abandon ne peut être offert à n'importe qui. Nous le savons.

Alors à défaut, et comme il ne faut pas galvauder les moments forts, on s'en passe. C'est aussi ce que je fais dans ce cas-là en vivant sur la mémoire. Très utile.

Mais si je fais appel à mes souvenirs, précisément, c'était délicieux de voir monter l'angoisse de cette jeune fille qui comme la chèvre de Monsieur Seguin ne savait pas très bien à quelle sauce elle allait être manger.

Mais était consciente qu'elle allait l'être. Bouffée. (sic)

Aigre douce, puisqu'il ne s'est rien passé de ce qu'elle attendait.

Oui, parfois je regrette de ne pas lui avoir donné une bonne fessée. Mais je sais aussi que c'est ce qui en fait un souvenir qui reste.

Le Propriétaire de N. a dit…

Nous aimons également beaucoup les promenades en forest qi sont propices à biens des aventures

Emma a dit…

Bon , moi , je ne dis rien , une évocation de ce genre m'a fait fantasmer pendant... des années!
J'ai pas eu peur pourtant sur le moment( Y avait du monde partout)mais , j'y ai souvent repensé à cette petite phrase, me suis fait un film tout autour... Jusqu'au jour où c'est arrivé et où je ne m'y attendait vraiment pas.

petite française a dit…

Hi hi.. l'histoire de la chèvre de Mr Seguin. "Tenir jusqu'à l'aube...".
Bon. L'évocation plus troublant que l'action ? Tout dépent du talent de celui (ou celle) qui créé cette situation d'attente finalement inaboutie, vous ne pensez pas ? Je parle du talent de conteur, de metteur en scène, de sa puissance à la fois narrative mais aussi de conviction.
Le stress créé est certainement fort. Le fait de ne pas passer à l'action génère peut-être une frustration. Or nous sommes souvent drivés par les frustrations.

Mais à mon sens, cela devient vite de l'insatisfaction. J'irais même jusqu'à dire que quelqu'un qui jouerait de manière un peu répétitive de cette frustration finirait par perdre ma confiance.

Non franchement, je reste sur mon idée première : le trouble naîtra bien plus du talent de celui qui va évoquer cette fessée potentielle que de l'éventualité elle-même.

Mais c'est très personnel.

B

Stan/E. a dit…

@ pf: dans ce cas précis, je sais qu'elle a regretté que je ne franchisse pas le pas. D'où la frustration en l'occurrence. Ce n'était pas le but, évidemment. Mais c'est un fait.