17 juillet 2010

Attachée au radiateur ?

1792 - "Maintenant ! Dans la chambre. Je te rejoins d'ici peu..."

La demande est prononcée à voix basse, juste pour elle, mais d'un ton ferme; suffisamment distinctement pour que chaque mot résonne en elle !

Il l'a prévenue et elle s'y attendait depuis dix minutes qu'il a dans les yeux cette lumière qui ne trompe pas, ce regard de loup qui annonce que le jeu devient d'un coup plus âpre entre-eux...

Silencieuse, elle se lève avec un sourire pâle à peine réprimé, plie sa serviette machinalement, presque par habitude avant de la poser et file en évitant soigneusement de le regarder, les yeux rivés sur la porte au bout de cette salle de restaurant qu'il lui faut maintenant traverser. Seule.

- "Madame ne prendra pas de café ? Ni de dessert ?" s'inquiète la petite serveuse, étonnée de voir un des deux convives de la table 13 déserter à peine le plat principal terminé alors que l'autre ne semble pas près de partir...

- "Madame non. Mais moi, si..." dit-il en relevant la tête avec un petit clin d'oeil. "Redonnez-moi la carte et en attendant, apportez-moi donc un expresso, s'il vous plaît..."

À quoi pense-t-elle en traversant le restaurant sous ces regards qu'elle imagine appuyés (mais ne sont que distraits) des attablés qui terminent leur repas ? Savent-ils que dans quelques minutes, l'homme qui l'accompagne la rejoindra, pas seulement pour lui faire l'amour, mais aussi pour lui administrer cette bonne fessée promise qu'ils s'amusent à évoquent entre eux comme un gimmick depuis le début de la journée, sourde menace récurrente qui va trouver un juste aboutissement bien mérité ?

Et s'ils pensent "sexe", peuvent-ils s'imaginer aisément que plutôt qu'immédiatement en levrette, c'est d'abord en travers de ses genoux et la culotte baissée que cette désirable jeune femme au port altier va être punie comme une gamine ?

Ils ont obtenu une grande chambre un peu à l'écart, près de la piscine. Ça l'a rassurée en arrivant: au moins, s'il y a un peu de... bruit entre eux et que l'insonorisation fait défaut, elle n'aura pas la désagréable impression que tout l'hôtel entend qu'elle est battue. Claquée. Fessée. Baisée. Enculée...

- "Tais-toi ! Je ne veux pas entendre un cri ou je te bâillonne !"

À présent seul à sa table, il reste un peu dans la salle, dégustant un sorbet aux fruits rouges tout en observant les autres convives, sachant que deux étages plus haut, son amante en proie au trouble de l'attente se tient probablement assise sur le bord du lit en se mordant les lèvres, la trouille au ventre, mais aussi envahie par une forme de d'excitation sensuelle qui va crescendo en l'attendant...

Il sourit un instant, l'imaginant s'être préparée pour lui comme dans un film érotique un peu convenu: nue, lui tournant le dos, ses poignets attachés au lit, à genoux sur la moquette avec la croupe offerte à son regard et à ses mains, une cravache posée en évidence sur le couvre-lit.

Ce n'est pas leur jeu, mais...

Elle l'attend.

- "Encore cinq minutes, monsieur le bourreau..."

Elle ne sera pas déçue... Lui non plus.

2 commentaires:

Nush a dit…

Assez troublant. Je me suis reconnue. Oui, oui, c’est « moi’.
Etrange impression de regarder une photo qui vous « représente ».
Etrange impression de lire une musique « presque » connue. Quelques détails qui osent la singularité mais néanmoins c’est....assez troublant !

Stan/E. a dit…

Le trouble vient peut-être d'avoir fait de vous des images similaires ? Ou je me trompe ? Belle croupe au demeurant...