08 septembre 2007

Souvenirs d'un pornographe averti !

326 - J'ai évoqué "le sexe qui parle", grandiose nanar X, considéré par d'aucun comme un "chef d'oeuvre du genre", (une appréciation dithyrambique très légèrement exagérée selon moi...) un truc rigolo vu l'année de mes vingt ans dans un grand cinéma des Champs-Élysées.

Des camarades m'avaient entraîné pour fêter ma "résurrection" et le fait que je pouvais enfin remarcher après plusieurs opérations de la jambe. La moto... Et les suites d'une fracture compliquée dont par ailleurs je ne garde heureuxement pas la moindre séquelle...

Ah, Pénélope Lamour et sa chatte bavarde... Honnêtement je m'y suis un peu ennuyé, le fait de voir un film de cul entre garçons avec deux potes - fussent-ils charmants - n'étant pas pour moi un truc particulièrement fascinant.

Les copains croyaient bien faire, et m'avaient organisé une convalescence "à leur façon"... Quelques heures avant, dans la matinée, le chirurgien m'avait retiré toute une série de broches externes gardées six mois durant, une visserie imposante qui faisait vaguement rôtisserie quand on regardait ma jambe gauche... Fallait fêter ça.

Du coup, la soirée se termina chez deux amies complaisantes avec le sens du partage très développé, et je me rappelle bien plus de ça que des scènes surjouées de ce nanar "pornérotique" dans lequel Sylvia Bourdon, de mémoire (sur)jouait (!) aussi.

Disons que c'est le prétexte rêvé pour parler de Francis Leroi, qui publia voici quelques années (en 99) à la Musardine "70, années érotiques", livre passionnant pour qui s'intéresse un tant soi peu aux choses du sexe en général... et au milieu de CE porno français des années 70 en particulier...

À ce propos, je suis certain que l'ami
Waldo qui connait cette époque aura bien une ou deux anecdotes à nous narrer dans les commentaires. Non ?

(PS: 9/09/07 Eh bien si ! Allez lire dans les commentaires, tout y est. Muchas gracias, Amigo !-

"Dans les années 70, les films érotiques s'affichaient sur les kiosques des Champs-Élysées. Les filles étaient faciles, le sexe libre et la mode à l'amour collectif. On discutait beaucoup de mai 68, de la révolution sexuelle, de Giscard et d'Emmanuelle... Un vent de liberté et d'insouciance soufflait sur la société française. Dans ce contexte un peu particulier, Francis Leroi, jeune producteur au bord de la faillite, se lance dans l'aventure du film érotique. Avec la complicité d'une joyeuse bande, il convainc quelques actrices aussi naïves que jolies de tourner "le sexe qui parle", film qui connaîtra un succès mondial..."

Mais réduire Leroi au rôle de cinéaste libertin serait trop simple. Touche-à-tout (tu penses...) l'homme (disparu en 2002) a commis entre deux long-métrages quelques savoureux albums de BD, avec des pointures du métier comme Gibrat et même le regretté Lévis.

Que ce soit avec les Perles de l'Amour ou encore Pinocchia, Leroi amuse grâce à la BD bien plus que dans ses films. Il faut dire que le dessin permet tout, probablement plus facilement qu'au cinéma et surtout avec une économie de moyen, de personnel et de budget.

Il parlait ainsi de ses "petites filles modèles", librement adaptées par ses soins avec la complicite de Jean Sidobre, alias Levis:

"J'avais été rechercher un dessinateur qui avait charmé mon adolescence dans l'Intrépide, et surtout Mireille, hebdomadaire pour jeunes filles, où apparaissaient dans des froufroutements très suggestifs bas et porte-jarretelles, comme les portaient alors (dans les années 50) les jeunes filles et leurs mères.

À cette époque, un garçon passait de l'état d'enfance à celui d'adulte en ayant des "pantalons longs". Mon premier pantalon long me fut offert, par mes grands-parents, à l'âge de 16 ans...

Pour les filles, devenir
une vraie femme, c'était pouvoir porter des bas-coutures et des porte-jarretelles. C'était en général vers 14-15 ans que leurs parents leur accordaient la permission de les mettre. Évidemment, une fille de 14 ans en bas ne pouvait sortir qu'avec des garçons en pantalons longs. Leur nouveau statut de femmes leur interdisait de sortir avec des bambins. Donc, adolescent frustré, j'avais pour les dessins de Mireille une passion qui enflammait mes nuits solitaires...

Lorsqu'après l'expérience de Juliette de Sade avec Philippe Cavell en 1982, je décidais de continuer à écrire des bandes dessinées "légères", je devais trouver des dessinateurs talentueux qui accepteraient mes scénarios. Je me souvins de Mireille, et me demandais alors ce qu'était devenu le dessinateur des aventures innocentes et néanmoins très sensuelles de l'héroïne favorite de ma jeune soeur.

Finalement, nous découvrîmes Jean Sidobre, à Etretat, dans une galerie de peintures pour touristes. Depuis quelques mois, il avait repris le collier de la BD abandonné dix ans auparavant pour Carton qui éditait dans sa revue vendue en sex-shop, BD Adult, les "Aventures de Liz et Beth", signées G. Lévis.

Nous n'avions pas encore d'idées très précises sur ce que nous pourrions lui demander de dessiner...

Au fil des conversations se formèrent, dans nos petites têtes d'érotomanes, une ou plusieurs histoires qui tourneraient "autour de la fessée". Jean et moi-même partagions les mêmes penchants pour les rondeurs fessières des jeunes filles pas sages.

Un auteur célèbre avait raconté, il y avait presque deux siècles de là, des histoires édifiantes pour les jeunes filles, fortement teintées d'éducation sévère à la russe: Sophie Rostopchine, plus connue sous le patronyme de Comtesse de Ségur. Il nous suffit de relire et de reconditionner à une époque plus récente (les années d'avant-guerre) les histoires édifiantes de la Bibliothèque Rose pour enrichir les fantasmes roses de nos contemporains.

Jean dessinait merveilleusement les troubles et les plaisirs des fesseurs...

... et des fessées !"

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Liz & Beth fut mon premier coup de coeur en BD érotique et cela le reste encore aujourd'hui. Je retrouvais sous le crayon de Levis/Sidobre l'élégance et la beauté d'un dessin qui avait marqué mon enfance : les illustrations des Club des Cinq de la bibliothèque rose.

Liz et Beth est certainement ce qui se rapproche le plus de mon propre univers de fantasmes. Fessées, relations saphiques, initiation d'adolescents par des femmes mures mais aussi punitions très perverses et jeux d'eau... Si je ne devais emmener qu'une seule oeuvre érotique sur une ile déserte, ce serait certainement Liz et Beth ! (avec les deux tomes de Mona Street de Leone Frollo)

Quand aux petites filles modèles de Levis, j'ai acheté l'album récemment... une merveille jamais vulgaire !

Erik A. a dit…

C'est vrai que Sidobre était talentueux. Il réalisa dans les années 60 un tas de dessins pour illustrer le "Club des 5" et autres "Clan des 7", mais c'est vraiment sur le tard qu'il démontra sa passion pour l'érotisme avec les différents travaux qu'il dessina sur la fin de sa vie.

Les petites filles modèles est un excellent exemple.

Pour ce qui est des fantasmes, j'avoue que je suis plus proche moi aussi de ceux-ci que de ceux de CamilleMM... Rire.

Anonyme a dit…

Il y a quelques extraits "fessée" du duo Levis/Leroy sur :

http://laeti.betemps.free.fr/auteur/fessee/modele.html

Fraicheur, élégance et sensualitié sont les qualificatifs qui me viennent à l'esprit lorsque je pense à Levis. Un univers de domination perverse dans un cadre bourgeois, rempli de lingerie, de tenues classiques...

Cometospk a dit…

Hi e., I really find the seventies one of the most erotic decades.
I like its movies, that are naturals above all.
A french film, "la fessée" represents how good were 70´s.
My best regards

Anonyme a dit…

Bon... Je passais pour voir si quelque chose avait bougé sur ce blog après la dolence générale des vacances, et voilà que je m'y trouve interpellé. Hello, Stan !...

Je me souviens assez bien en effet du "Sexe qui Parle"; il ne s'agit certes pas d'un chef-d'œuvre, mais ce film fait partie des rares pornos qui furent tournés avec les moyens normaux du cinéma "honnête", lorsque le Président Giscard légalisa le X, moyennant une jolie contribution financière de la part des producteurs de ce genre de produits. La pornographie d'Etat venait de naître... Mais ne fit-on pas également payer des impôts - forfaitaires - aux prostituées, se livrant à une activité non légale, mais "tolérée" ?... L'état maquereau était également né, par la grâce du faux - noble précité.

Mais revenons au sujet... Vu aujourd'hui, le film est ringard; mais, par rapport à ce qu'est devenu le cinéma X, pur produit gynécologique, il a au moins le mérite d'être un VRAI film, avec des scènes de comédie entre deux pénétrations, même si les dialogues ne nous laisseront pas d'émotions hugoliennes.

Il y eut dans la foulée quelques autres réalisations du genre dont les vedettes furent Claudine Beccarie et Sylvia Bourdon ( en passant soit-dit une sacrée dominatrice ! )

Le comédien Michel Lemoine et sa compagne ( superbe bête de sommier ) Janine Raynaud, firent également beaucoup pour la cause, et pour leur libido en baisant devant la caméra... Des gens charmants à part ça, j'en atteste.

Outre - Atlantique, le même phénomène se produisait qui donna des chefs-d'œuvres comme " Beyond the Green Door", avec la sublîme Marilyn Chambers, que j'en ai encore la trique quand j'y repense, excusez-moi -pardon !

Et puis, comme toujours, le fric prit le pas sur tout, et messieurs les producteurs décidèrent que ce qui intéressait le spectateur était de voir des chibres noueux glisser dans des chattes baveuses, et mourut très vite le porno "de qualité". Si en trouvez un, prévenez-moi, les gars...

W.

Anonyme a dit…

Mon cher Waldo, sur c'est devenu le cinéma X actuel, je pense qu'on est tous d'accord. Fin des années 90, j'ai découvert en DVD les films de Brigitte Lahaye tournés entre 1976 et 1980... Waouw, ça c'était du cinéma : décor, musique, actrices... Une pensée émue pour "Les Petites écolières" avec la même actrice ...

Erik A. a dit…

Moui... La nostalgie vous égare, mes camarades.

Le porno de ces années-là est plutôt médiocre. Ce sont les années qui passent qui font trouver du (bon) goût là où il n'y en avait guère... Personne de sérieux ne peut défendre ça.

On y voit dans chaque film des 4 ou 5 même producteurs qui tenaient le marché les mêmes acteurs à moustache, l'ineffable Alban Ceray, Richard Allan et autres bedonnants (dont un avec une tête de tueur, de maquereau, voire des deux) enfiler à la chaine sur des musiques d'ascenseur un tas de petites demoiselles maquillées à la truelle (et depuis devenues grand-mères) qui déjà à l'époque avaient de très belles têtes de pouffes.

On peut sauver Lahaie, qui est une fille intelligente et qui a sû rebondir, mais franchement, Bourdon ?

Bref, les filles ont des poils qui remontent au nombril, les garçons du bide et des roufflaquettes, quand aux dialogues...

Les décors sont de Roger Hart, les costumes de... de... ?

Ah, y'a pas de costumes ?

Canal a montré ces films au début, dès 84, et franchement on y voit plus de nanars que de chef-d'oeuvres. Né en 56, j'ai traversé les seventies, la nostalgie en fait une période de rêve, mais sur le moment on ne peut pas dire qu'on s'en rendait compte...

Les canapés oranges, les grosses fleurs marrons, les téléphones à cadran et Danièle Gilbert le midi......

Anonyme a dit…

J'aime vous lire les gars!!
(mdr...)

Erik A. a dit…

Nush ? "les gars"??? rire

Ma foi oui ça fait un peu le Masque et la Plume, là. Mais j'aime bien.

Anonyme a dit…

Oh oui, encore !
Un Le Masque et la Plume comme ça, j'en redemande, moi !

Erik A. a dit…

Il faut juste que l'occasion s'y prête, chère Sophie...

On trouvera bien !

Cat a dit…

J'aime beaucoup le travail de Levis (Sidobre) pour la nostalgie Club des 5 évidemment et aussi pour le classicisme de son dessin, sa façon de dessiner des femmes très années 60/70, naturelles. Evidemment, les Petites filles modèles auraient beaucoup de mal à trouver un éditeur de nos jours.
(dans ses défauts, les mêmes que pour les films érotiques de l'époque: des hommes un peu falôts et très lisses).

Erik A. a dit…

Le syndrome "Michel Vaillant"... Les mêmes têtes pour tous les personnages, avec la même construction. Pierre Joubert le grand n'y échappait pas non plus même s'il était encore bien plus talentueux.

JLparker033 a dit…

Je suis un grand amateur d'érotisme soigné. G.Lévis - au même titre que Leone Frollo - représente pour moi ce que l'on fait de plus beau dans la bande dessinée érotique des années fin 70 début 80. Je possède trois planches originales des petites filles modèles, étant aussi collectionneur d'arts ainsi que beaucoup de dessins de Frollo.
Dès que l'on ouvre une de leur BD, on n'est jamais déçu.

Stan/E. a dit…

Chouette lien ici sur le "sexe qui parle"...