2869 - "Interview croisée..."
Petit article consacré à Miss Kat sur le blog d'Aline Tosca...
L'une et l'autre écrivent pour la Musardine dans leur collection "Osez..."
Pour situer un peu l'affaire, Kat est la fille qui prétend sans rire: "On ne me drague pas ! Je suis invisible, c’est mon style. Et pour ceux qui me voient, j’ai développé un air tellement aimable qu’on ne m’approche même plus..." Invisible ?
Pas faux. Pas vrai non plus. Mais la myopie y est pour beaucoup...
Certains textes sont publiés ça et là "en vrai"... Pas encore le roman auquel elle aspire, juste quelques lignes payées une poignée de cerises, mais je sens bien à la lire qu'elle mérite une meilleure exposition et qu'elle a du talent. Sauf que percer dans le monde de l'écriture (érotique ou pas, elle ne fait pas que ça...) semble mission impossible quand on n'a pas d'appuis privilégiés... Elle n'en a pas.
Frapper aux bonnes portes. Sortir du lot... Vous savez quoi ? Connaissant le côté accrocheur de Kat, capable de se comporter façon moule arrimée à son rocher contre vents et marées, je suis persuadé qu'elle y arrivera.
Mais ce n'est pas chose aisée sans grenouiller dans le monde de l'édition. Et je doute fort que les rares soirées de la Musardine auxquelles elle participe de temps en temps suffisent, à part pour rencontrer Ovidie et quelques "plumes" de la maison, elles aussi forcément en mal de reconnaissance.
Courage, hein !
6 commentaires:
Vous avez écrit : "Sauf que percer dans le monde de l'écriture (érotique ou pas, elle ne fait pas que ça...) semble mission impossible quand on n'a pas d'appuis privilégiés... Elle n'en a pas."
En septembre, alors que j'interviewais un auteur à propos de son dernier roman dans lequel il raconte son parcours d'auteur, celui-ci me disait justement que même sans appuis, sans connaissances, si on travaillait et qu'on avait style, on trouvait forcément un jour ou l'autre un éditeur... Et il parlait en connaissance de cause, puisque cela avait été son cas.
Il faut surtout savoir être patient, et ne pas hésiter à travailler et retravailler les textes. Après, rien n'empêche de diversifier ses écrits (net, presse, agences de com...) si l'on envisage de vivre de sa plume.
@ Isabelle: Oui, ça n'a pas valeur universelle heureusement, c'est de ma part une généralité qu'heureusement on peut surmonter. Mais il faut reconnaitre que ce n'est pas du tout facile. Tout le monde veut écrire...
Et je ne crois pas "qu'on trouve forcément" un éditeur. "Forcément" me semble un mot facilement utilisé par un auteur qui justement y est arrivé, lui. Et pense que du coup c'est possible. Mais il ne faut pas faire croire aux gens que "tout le monde" peut y arriver aussi...
Bien entendu on peut s'éditer à compte d'Auteur, mais une fois les bouquins en palette dans son garage, on en fait quoi ?
Je précise par ailleurs être actif dans un secteur de l'édition qu'on dit en forme et florissant mais qui est tout aussi sinistré pour quantité de petits auteurs...
"La moule arrimée au rocher," j'avoue... l'image est magnifique.
On a du grand Stan là.
A par ça, franchement en France, il y a encore des gens qui vivent de leur plume dans le monde de l'érotisme?
Non parce que déjà dans le monde de l'édition traditionnelle, c'est rare ...
Je suis sceptique.
Oui Stan je sais qu'un certain Lafosse partageait ce point de vue...
Kat a bien aimé aussi "la moule" et me l'a fait savoir tout à l'heure par le truchement d'un petit mail malicieux... C'est un jeu entre nous... Je précise (mais est-ce nécessaire ?) que je ne suis PAS le rocher du mollusque bivalve en question.
Je suppose que tu m'attends un peu sur le sujet, Stan, alors je vais pour toi sortir de ma réserve coutumière.
Soyons francs : très difficile de ne vivre que de sa plume, et bien entendu c'est encore moins évident si on se contente d'un seul domaine d'écriture.
Pour ma part, j'ai la chance d'avoir une formation de très haut niveau qui, en m'assurant un emploi d'ailleurs juste convenable, m'a permis de commencer à écrire sans pression particulière, histoire d'arrondir mes fins de mois. J'avoue qu'au départ je n'aurais jamais cru en la valeur de mes écrits, mon domaine de formation étant tout autre...
L'écriture est aléatoire, et si j'ai eu la chance d'être publié plusieurs fois et même de voir mes ouvrages réédités, mes autres activités littéraires n'ont pas toutes été couronnées de succès.
Dans certains milieux, comme celui du cinéma pour lequel j'ai aussi travaillé, il faut non seulement des appuis mais aussi de la chance. Sur une centaine de scénarii écrits, quelquefois de différentes façons en fonction de la cible visée(cinéma long métrage, série TV, téléfilm, court-métrage...), quatre ou cinq seulement sont tournés et un ou deux connaît finalement la diffusion en salle ou à la TV et rapporte à son auteur. Là, c'est sûr, il rapporte souvent gros, quel que soit le succès, mais si on relie le bénéfice à la somme de travail fournie, le taux horaire n'atteint pas des sommets...
Cela dit, sous d'autres pseudonymes, j'ai aussi connu des réussites. J'en suis heureux : elles m'ont aidé à traverser une longue passe difficile sur le plan de la santé, qui se répercute encore aujourd'hui sur le plan financier. Mais j'ai bien failli penser que la maladie avait éliminé toute capacité en moi à écrire d'après mon imaginaire : je ne pouvais plus (et péniblement) qu'écrire sur des supports. Heureusement, l'inspiration est revenue, au moins en partie, et je ne suis plus bloqué devant une page blanche. Quand on écrit, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Aléatoire, l'écriture...
De la chance, il en faut aussi, pour trouver comme pour les artistes une adéquation entre son travail, la politique des diffuseurs (ici les éditeurs), et le public. Le rôle crucial des éditeurs décide pour nous de ce qui peut être en bloquant le lien entre écrivain et lecteur, ou au contraire en contribuant à l'établir. Je pense ainsi pour le domaine de la fessée aux excellents textes de Blandine pour lesquels à ma connaissance aucun accord n'a pu encore être trouvé, alors qu'ils ont enchanté beaucoup de lecteurs, dont je suis. En temps que créateur, il faut savoir rester modeste et commencer en bas de l'échelle, quitte à renégocier ensuite ses contrats...
Enfin, pour un provincial comme moi, je voudrais souligner l'énorme progrès que constitue Internet : plus besoin d'être Parisien, ne serait-ce qu'au début d'une carrière, pour réussir. Internet offre aujourd'hui des opportunités et des facilités de travail considérables pour une activité créatrice, et permet de gagner beaucoup de temps et d'argent. Cela me permet de ne me rendre que très rarement à Paris, ce que mes finances comme ma santé rendent aujourd'hui difficile. Pourtant, je continue à travailler, et j'espère de façon correcte (à vérifier avec mon prochain livre sur la fessée, aujourd'hui enfin terminé plus de six ans après avoir entamé son écriture!). Internet permet de délocaliser des activités et de faire vivre la province : tant mieux ! J'aurais vraiment du mal à me transformer en Francilien. Je considère comme un véritable bonheur de pouvoir continuer à vivre dans ma campagne. Moi aussi, je peux rester accroché à mon rocher (ici on appelle ça plutôt le complexe de la patelle -ou de la bernique, c'est le même animal- mais ça reste du Mollusque), alors vivent les Gastéropodes, les Pélécypodes et le byssus !
Oh, à vrai dire, Rich, Je n'attends personne et tout le monde en même temps. Ton expérience est de toute façon une clé supplémentaire importante pour ceux qui liront, même si on est comme à chaque fois dans une trace personnelle et un cas particulier.
Mais c'est la loi du genre...
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