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Le livre (paru en 1877) ne s'intitule d'ailleurs pas "Gervaise", au passage, mais "l'Assommoir"...
Il s'agit du septième volume de la "série" des "Rougon-Macquart qui en compte vingt. Et 23 ans d'une vie d'écrivain consacrée à démontrer que l'hérédité est une chose à laquelle on n'échappe pas...
Gervaise Macquart aura trois garçons d'un premier lit (avec Lantier qui l'abandonnera), et une fille ensuite (avec Coupet qui devient alcoolique). Ses quatres enfants sont tous des héros de romans ultérieurs de la série: "la bête humaine" (Jacques Lantier), "Germinal" (Etienne Lantier), "l'oeuvre" (Claude Lantier) et "Nana" (Anna Coupeau)...
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La scène est dans le livre et le cinéaste René Clément ne l'a pas occultée, comme souvent sur les choses un peu délicates à montrer...
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Pour la bonne bouche, toute la scène (l'extrait incriminé et non censuré) en cliquant sur la photo du derrière déculotté ci-dessus. 8 minutes in-extenso d'un plaisir d'antan que vous ne bouderez pas, j'en suis sûr...
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"Mais Gervaise brusquement, hurla. Virginie venait de l'atteindre à toute volée sur son bras nu, au-dessus du coude; une plaque rouge parut, la chair enfla tout de suite. Alors, elle se rua. On crut qu'elle voulait assommer l'autre.
- Assez! assez! cria-t-on.
Elle avait un visage si terrible, que personne n'osa approcher. Les forces décuplées, elle saisit Virginie par la taille, la plia, lui colla la figure sur les dalles, les reins en l'air; et, malgré les secousses, elle lui releva les jupes, largement. Dessous, il y avait un pantalon. Elle passa la main dans la fente, l'arracha, montra tout, les cuisses nues, les fesses nues. Puis, le battoir levé, elle se mit à battre, comme elle battait autrefois à Plassans, au bord de la Viorne, quand sa patronne lavait le linge de la garnison. Le bois mollissait dans les chairs avec un bruit mouillé. À chaque tape, une bande rouge marbrait la peau blanche.
- Oh! oh! murmurait le garçon Charles, émerveillé, les yeux agrandis.
Des rires, de nouveau, avaient couru. Mais bientôt le cri: Assez! assez! recommença. Gervaise n'entendait pas, ne se lassait pas. Elle regardait sa besogne, penchée, préoccupée de ne pas laisser une place sèche. Elle voulait toute cette peau battue, couverte de confusion. Et elle causait, prise d'une gaieté féroce, se rappelant une chanson de lavandière:
- Pan! pan! Margot au lavoir... Pan! pan! À coups de battoir... Pan! pan! va laver son coeur... Pan! pan! tout noir de douleur... Et elle reprenait:
- Ça c'est pour toi, ça c'est pour ta soeur, ça c'est pour Lantier... Quand tu les verras, tu leur donneras ça... Attention! je recommence. Ça c'est pour Lantier, ça c'est pour ta soeur, ca c'est pour toi... Pan! pan! Margot au lavoir... Pan! pan! a coups de battoir...
On dût lui arracher Virginie des mains. La grande brune, la figure en larmes, pourpre, confuse, reprit son linge, se sauva; elle était vaincue…"
2 commentaires:
C'est en relisant un post de Fence du mois de mars, que je fais remonter ce dont j'ai parlé aussi il y a quatre ans. Notre extrait est le même, mais nous donnons chacun des infos complémentaires. Comme souvent dans les blogs, on parle de la même chose, mais différemment et on a fait les recherches pour le lecteur, avec des liens qui offrent double dose de plaisir...
Nouvel extrait ici, le lien d'avant ne fonctionnant plus. Dommage, il était de meilleure qualité d'image. Mais la scène incriminée y est.
Film en entier ici en 5 parties de meilleure facture.
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