1379 - L'horrible supplice de la princesse Lapuchin a eu lieu en 1743.
L'illustration date de 1870, par contre. Oh, on est bien loin des joies de la fessée que je professe dans ces pages, mais parfois j'aime découvrir des trucs. La cruauté des hommes est sans limite. Des femmes aussi, d'ailleurs comme le montre cette image du supplice d'une femme condamnée par une autre. La flagellation, les supplices, l'histoire de la Russie en est remplie.
Parce que sur cette gravure, on est en Russie, au 18ème siècle.
"La Tsarine Elisabeth occupe le trône depuis deux ans lorsqu'une conspiration s'ourdit contre elle, initiée par le marquis de Botta, ministre autrichien passé de l'ambassade de Saint-Pétersbourg à celle de Berlin. Ce fut de cette dernière ville qu'à l'abri de tout danger il intriguait pour renverser l'impératrice et porter sur le trône le jeune prince Ivan.
Jamais, dit un historien, conspiration ne fut conduite avec plus d'imprudence et de légèreté, ou plutôt jamais mécontentement ne fut plus indiscrètement exhalé: il n'y avait pas encore de complot bien arrêté, que déjà les prétendus conspirateurs se mettaient à raconter leurs projets aux agents secrets de l'impératrice, lesquels feignaient d'être disposés à prendre rang parmi les conjurés.
Aussi, dès que l'on crut l'affaire assez avancée pour motiver une condamnation, tous furent arrêtés sans difficulté. Le plus grand nombre d'entre eux étaient des femmes, ce qui explique peut-être suffisamment la légèreté avec laquelle l'entreprise avait été conduite. Ce ne fut pas sans une grande joie qu'Elisabeth apprit que parmi ces femmes se trouvait la princesse Lapuchin, de la même famille qu'Eudoxie, première femme de Pierre Ier.
Cette dame passait généralement pour être la plus belle femme de l'empire, titre auquel prétendait la Tsarine et qui la rendait plus jalouse que de sa toute-puissance." C'est quasiment Blanche-Neige que je vous raconte là. La belle princesse, la méchante reine...
"Tous les conjurés des deux sexes furent mis immédiatement en jugement. Ils avaient été si imprudents, si légers jusque-là, que la défense était à peu près impossible: l'accusation produisit une correspondance volumineuse où les projets de tous les accusés étaient longuement et nettement énoncés... Il s'y trouvait aussi des modèles de proclamation et des notes sur la conduite à tenir après le succès. De revers, il n'en était pas question, on ne le croyait pas possible: tout cela était accablant...
Cependant tous les accusés n'étaient pas également compromis, et madame Lapuchin l'était beaucoup moins que ses compagnons d'infortune. Mais un autre crime dont on ne parlait pas s'opposait à son absolution: la malheureuse était plus belle que l'impératrice ! Impardonnable crime.
Alors la même peine fut prononcée contre tous.
Oh, pas la peine de mort que la "miséricordieuse" Elisabeth avait supprimée. Mais une série de tortures mille fois plus épouvantables. On condamna hommes et femmes à recevoir le knout, à avoir ensuite la langue coupée et à être immédiatement et tout sanglants conduits en Sibérie. Par ordre de la Tsarine, madame Lapuchin fut suppliciée la dernière, après avoir assisté à l'exécution de ses complices.
D'abord cette infortunée montra beaucoup de résignation... Elle avait demandé au Ciel avec tant d'ardeur la grâce de ne pas survivre aux tortures qu'elle devait subir qu'elle se croyait sûre de mourir au troisième ou quatrième coup de knout.
C'est qu'en effet, dans l'application de cet horrible châtiment, la vie du patient dépend tout à fait de l'exécuteur dont l'habileté est telle qu'au second coup il peut faire pénétrer entre les côtes du condamné la terrible lanière et au troisième atteindre le cœur !
Mais s'il peut tuer au troisième coup, le bourreau peut aussi en appliquer cinquante qui déchirent horriblement les chairs sans qu'aucun ne soit mortel, et le bourreau aux mains duquel devait être remise madame Lapuchin avait certainement reçu des instructions secrètes: tous ses coups portèrent sur les épaules et sur cette gorge d'albâtre qui n'avait pu être mise à nu sans arracher aux spectateurs de cette horrible scène un double frémissement d'admiration et de terreur...
L'infortunée hurla entre chaque coup qui pénétrait profondément dans les chairs. Qu'il est difficile de mourir ! Telle fut l'habileté des exécuteurs: leurs coups furent ménagés avec tant d'art que la patiente ne perdit pas même un instant l'usage de ses sens et qu'elle pu entendre l'ordre qu'on lui donna d'ouvrir la bouche afin que le bourreau lui coupât la langue. (...)
Le jour même, tous furent exilés en Sibérie d'où très peu revinrent.
Ceux qui survécurent furent rappelés dix-huit ans après, lors de l'avènement de Pierre III.
Parmi eux cette princesse Lapuchin qui n'avait pu mourir et qui, belle encore malgré les souffrances inouïes qu'elle avait endurées, n'excitait plus que la compassion..."
2 commentaires:
c'est l'Elizabeth qu'on appelait " la clémente"? Non?!C'est effrayant! mais , la jalousie est toujours d'actualité: vous vous souvenez de cette histoire de St vit , il y a quelques années: ces trois gamines qui en avaient sequestrée une autre parce qu'elles étaient jalouses de sa beauté et aussi parce qu'elles convoitaient son petit ami? elles l'avaient défigurée à coup de lames de rasoir et lui avaient entaillé les veines. Une de mes amies qui travaille au TGI m'a raconté que ce qui l'avait le plus effrayée ( et Dieu sait qu'il lui en faut) etait l'abscence totale de remords ; Seize ans , qu'elles avaient! Bon , comme histoires de Noël , y a mieux , hein !
A beautiful drawing of the severe punishment given to Madame Lapuchin by the knout, Russian style.
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