23 août 2012

Non, rien de rien...

  2823 - "Bilan en forme de fin provisoire..."

L'image m'enchante, "l'instant d'après" avant de glisser en elle dans un corps réceptif et corrigé qui s'abandonne, engendrant forcément des souvenirs.

Mais d'autres images s'enchaînent ! M'entraînant vers un tout autre commentaire que celui qu'elle avait provoqué en moi, rappel du passé, d'instants qui n'appartiennent qu'à moi. La disparition de Dame et d'autres autour de moi indique si on l'avait oublié qu'il faut vivre vite et ne rien regretter au moment des comptes...

Passage nostalgique. On relativise tout, probablement, quand on prend conscience de l'éphémère.

Je ne suis pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un frustré. Même si je sens bien que je suis un peu arrivé au "crépuscule de mes envies". J'ai eu de la chance, je l'ai aussi un peu provoquée, cherchée. Jamais quémandée. Grâce à ça, je sais des émotions puissantes, des moments d'abandon, de confiance, de lâcher-prises qui m'ont été offerts ou que je suis allé chercher...

J'en vivrai peut-être encore d'autres, instants tout aussi forts, pas d'illusoires remakes qui feraient tourner mon film en boucle en éternel revival, mais à chaque fois des moments rares et sincères, espérés, attendus, partagés...

C'est un fait désormais: je ne suis plus ce jeune homme avide de sensations que je fut. C'est comme ça. Juste un vieil amant encore un peu vert, pas encore un vieillard, mais un gars qui sait que le temps passe pour tout le monde. Trop vite... Fort heureusement, ce n'est pas comme si je n'avais vécu que par procuration, sans le goût des baisers, la chaleur de la peau ou l'odeur des corps.

Femmes... Fascination, curiosité, amusement, fou-rires, partages, crispations, instants lourds, silences. Maternelles, tendres, aguicheuses, boudeuses, fonceuses, timides ou sévères, attendrissantes chattes ou panthères noires, on peut dire que l'homme que je suis aura eu à cœur d'écrire sur le sujet, ici ou ailleurs.

J'ai été un petit garçon timide, un adolescent complexé, un jeune homme curieux... J'ai vécu mes passions, tenté le diable, essayé des choses, bravé des interdits. J'ai eu la chance d'avoir 20 ans dans le milieu des années 70... Et l'insouciance des jeunes gens de ces années-là, libres, débridées...

On ne se refait pas.

J'ai parfois le sentiment que j'ai tout dit. Toujours une histoire, une image, une anecdote, une actu me donne envie de réécrire des choses. Sporadiquement.

Et puis... Le destin joue des tours. Détours.

Récemment une amie m'a dit en souriant que si je voulais arrêter, point n'était besoin de le monter, de se donner des délais, mais juste... de ne plus poster. Pas de ces faux adieux de chanteur de music-hall dont la dernière tournée n'en finirait pas. Juste cesser d'écrire, mais sans annonce. Une semaine. Un mois... Un an. Clap de fin.

Revenir ou pas, ensuite. Au gré du vent, au fil des envies. Ou quelque chose comme ça.

On voit parfois ça dans la liste de la colonne de gauche. Des blogs désertés depuis six mois, un an... Deux. Les blogueurs en ont eu marre. Ou sont partis vers de nouvelles aventures, lassés de la servitude imposée par eux-mêmes d'un délicat exercice d'écriture renouvelé sans fin qui devient pensum.

Ou ils sont morts, la Toile leur survivant sans âme... Le jour où je meurs, qui le saura ?

16 commentaires:

So a dit…

C'est comme vous voulez...

Elle a dit…

je suis émue et sensible à ce que je viens de lire...
Un fort instant partagé.
Merci pour ces confidences.

Des moments de vie intenses, du partage, de la passion...

Y aurait-il une envie de cesser de faire vivre ce blog ? On le dirait..pour passer à autre chose ?

Merci pour tout...J'apprécie les thèmes et les écrits.
J'aime la liberté d'expression régnante.

Personnellement moi qui suis nouvelle dans l'expression, je regretterai profondément si ce blog disparaissait.

Maintenant faut il dire au revoir ou partir sans mots dire...Pour éviter trop de réactions...partir simplement...
Cela laisse aussi la porte ouverte pour un retour...

Stan/E. a dit…

@ Elle: eh bien c'est un peu le sens de ce billet un brin nostalgique mais qui est bien dans le sens que je voulais donner à ce petit mot, venu comme ça, fluide...

Pas question d'arrêter vraiment, un peu de lassitude mais pas suffisamment encore pour tourner ma page et me passer de ma soupape "jardin secret" avec son pendant depuis des années, ce blog qui me prend parfois plus de temps qu'il ne faudrait. Déséquilibre, parfois fâcheux. Je ne sais pas bien gérer mon temps..

Bref, ce n'est pas pour dire une énième fois au revoir, mais plus pudiquement afin de glisser des "clés" pour le jour où ça arrivera, probablement...

@ Latis: Oui... Et j'en pense (moi) qu'il ne faut ni remords (ce serait dommage) ni regrets (ce serait pire...) juste ne pas oublier l'essentiel et se souvenir des instants uniques avec un sourire indéfinissable et intriguant pour les autres...

Arthur a dit…

Oula ce que je lis...
Bon vieillir c'est quoi?
Ne plus avoir envie peut être...
Mais alors ne plus avoir envie de quoi?
De la meme routine peut être..
Mais alors pourquoi ne pas changer?
Parce que changer c'est vivre ...
Ou alors juste attendre....
Que la lassitude du temps qui file et qui emporte tout, ne soit plus qu'un souvenir...
Parce que partir n'est pas mourir, c'est juste partir...
Et puis bon je te l'ai jamais dit mais...
Je suis ton blog depuis longtemps et jamais je n'ai eu l'impression de lire la meme chose...
Je n'ai jamais ressenti ni lassitude, ni ennui..Tu t'es toujours renouvelé au gré de tes sensations et malgré le ton triste de ton billet du jour, c'est surement l'un des plus beaux que tu aies écrit...
J'aimerais pas être tout seul à dire ça...

Stan/E. a dit…

@ Art: merci camarade.

ludic a dit…

Bonjour,

Peut-être facile à dire quand on n'a "que" 54 ans comme moi... mais je suis persuadé que la vieillesse est beaucoup un état d'esprit. Savoir trouver de l'enthousiasme dans ce qu'on fait, vouloir profiter de la vie au maximum (là je partage cette ambition), c'est garder l'esprit jeune, mais ce n'est pas ou peu une question d'âge, sinon il y a des personnes qui sont vieilles à 40 ans voire moins...
Après... changer de centre d'intérêt en fonction de l'âge, pourquoi pas; notamment ceux liés aux pulsions sexuelles peuvent être modifiés... mais tout çà ne doit pas à mon sens être "programmé", sinon, c'est effectivement se faire un esprit de vieux.
J'ai découvert votre blog depuis peu par un lien sur le blog de ma Maîtresse et le trouve intéressant bien qu'étant "de l'autre côté de la main fesseuse" (soumis)...
Gardez votre enthousiasme...

Sophie a dit…

@Stan et "Art" ? qu'est ce que vous êtes mignons les gars quand vous nous la jouez vieux camarades de combat ! He, c'est une veillée d'armes, ou bien ?

isabelle183 a dit…

Je crois qu'il faut tenir soi-même un blog pour se rendre compte de ton travail sur tant d'années. Cela demande à mes yeux plus qu'un penchant pour la fessée, plus que de l'amour pour ce qu'on fait, mais de la vraie discipline...

Je trouve ton blog une preuve flagrante que la fessée productive existe et qu'elle se distingue de celle qui est improductive et qui hante tant de lieux.

Tout dit, peut-être ? Mais le vrai mérite de ton travail selon moi est ta capacité d'exprimer un thème de base de plus de 2800 manières différentes.

De toute façon et je pense que tu le sais très bien, continuer ou arrêter, cela se passe entre toi et ...toi ! Pas besoin de consulter d'autres avis.

Arthur a dit…

Arf Sophie, zetes bien ironique je trouve...
Ben non voyez vous, on se la joue pas quoi que ce soit...
Seulement voilà, quand on apprécie quelqu'un et qu'on perçoit de la tristesse dans ses mots, pour peu qu'on soit attentif, on réagit comme on peut et on essaie juste d'être là pour lui dire qu'il est important en tant qu'humain et pas seulement en tant que blogger...
C'est con , mais c'est normal parce que je suis aussi un vieux con, mais j'ai pas envie de changer, parce que changer cela, pour moi alors oui là ça serait vieillir...

Stan/E. a dit…

@ Isabelle: des mots justes et une analyse pointue qui te ressemble... Oui, ça fait bien longtemps, nos blogs, à présent. Bientôt l'âge de raison, sans doute. 7 ans en février prochain pour "au fil" font que je suis parfois perplexe sur le renouvellement et l'inexorable continuité qui s'impose d'elle-même. Une sorte de drogue douce. Addict ou simplement passionné, la différence n'est pas aisée à faire.

D'autant que chaque fois que j'ai l'impression d'avoir fait le tour, je trouve une info, un truc, une image qui me donne envie de rebondir... C'est sans fin. C'est bien ce qui m'ennuie, moi qui aime bien "boucler les boucles"...

... De ceinture.

Stan/E. a dit…

@ Art: tristesse relative, quand même, tu sais. Un simple constat, un regard sur ce blog qui se poursuit parfois avec le sentiment de rabâcher... Avant que je n'y reprenne plaisir.

Mais pas de panique, je ne vais pas aller me pendre pour autant, hein, désolé si je donne à certain(e)s de mes ami(e)s l'impression momentanée d'être au bord, je chemine et parfois oui, je suis un brin mélancolique.

Mais pas amer. (Michel)

Arthur a dit…

Ah merde, en plus t'as perdu ton chat...

Stan/E. a dit…

@ Ludic: Je garde, je garde... Des hauts et débat, c'est humain. Quoi, "des bas" ?

En fait quand je rédige mes mots, je réagis parfois sur une photo, une image, un dessin qui me plait, que je mets de côté avant d'écrire ensuite suivant l'inspiration. Là c'était sur l'état d'esprit du moment et quelques interrogations personnelles qui me traversent de temps à autre...

Stan/E. a dit…

Je t'assure que je suis davantage branché chatte que chat... Quoi qu'un bon tchat...

Sophie a dit…

@Arthur : vous avez raison ; à chacun sa manière de montrer son émotion, je suppose.

Stan/E. a dit…

J'aime bien qu'on soit émus pour moi, hein... Mais il n'y a pas de souci, l'une et l'autre manière me vont très bien, les amis...